Quatre combattants des Gardiens de la Révolution tués suite aux frappes israéliennes
Cette photo diffusée le 24 janvier 2025 par le site officiel des Gardiens de la révolution (Sepahnews) montre des soldats débarquant d’un hélicoptère militaire lors d’un exercice dans le Golfe et le sud de l’Iran. ©Sepah News / AFP

   

Quatre combattants du Corps des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, ont été tués dans un centre d'entraînement dans le nord-ouest du pays, a rapporté samedi l'agence de presse Isna.

«Quatre personnes sont mortes en martyrs et trois autres ont été blessées lors d'une attaque israélienne contre un camp d'entraînement des Gardiens de la Révolution à Tabriz», a indiqué Isna. Cette ville est régulièrement bombardée par l'armée israélienne depuis le début du conflit le 13 juin.

Dans le même temps, le président américain Donald Trump a averti vendredi l'Iran qu'il disposait d'un délai «maximum» de deux semaines pour éviter d'éventuelles frappes américaines.

Israël a prévenu que la «campagne» militaire contre l'Iran serait «longue» et son chef de la diplomatie Gideon Saar a jugé que la guerre avait «retardé d'au moins deux ou trois ans la possibilité» pour Téhéran «d'avoir la bombe atomique».

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive sans précédent contre son ennemi juré frappant des centaines de sites militaires et nucléaires, et tuant les plus hauts gradés du pays et des scientifiques du nucléaire.

L'Iran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l'arme atomique mais défend son droit à développer un programme nucléaire civil.

Samedi, l'armée israélienne a annoncé avoir tué dans une frappe nocturne Saïd Izadi, un commandant des Gardiens de la Révolution, en charge de la coordination avec «l'organisation terroriste Hamas », contre laquelle Israël est aussi en guerre à Gaza.

Deux autres commandants des Gardiens, l'armée idéologique de l'Iran, ont été tués selon elle : Aminpour Joudaki, présenté comme un commandant ayant dirigé «des centaines» d'attaques de drones sur Israël, et Behnam Chahriyari, «responsable de tous les transferts d'armes du régime iranien à ses mandataires au Moyen-Orient».

L'armée a dit avoir également visé «des infrastructures de stockage et de lancement de missiles» dans le centre de l'Iran. Elle a aussi frappé des infrastructures militaires dans le sud-ouest iranien.

«J'ai eu peur»

En Iran, des médias ont fait état d'une attaque israélienne nocturne contre un site nucléaire à Ispahan (centre), qui n'a pas fait de dégâts.

A Qom (centre), un adolescent est mort après qu'un immeuble a été touché par une frappe israélienne, selon l'agence iranienne Irna. Quatre combattants des Gardiens ont péri dans une attaque contre leur camp d'entraînement à Tabriz (nord-ouest), d'après l'agence Isna.

A l'hôpital Rasoul Akram de Téhéran, des Iraniens, dont des femmes, blessés dans les frappes israéliennes reçoivent des soins, selon des images de l'AFP. Des proches sont à leur chevet ou attendent des nouvelles dans un couloir.

«Je travaille comme coursier. Je livrais à moto de la nourriture quand soudain il y a eu une explosion devant moi. J'ai vu du sang couler de ma tête. J'ai eu peur et j'ai commencé à crier. Un bénévole m'a emmené ici», a raconté sur son lit d'hôpital Shahram, 33 ans.

Sur certaines des entrées de Téhéran, la circulation était dense samedi matin, semblant indiquer un retour des Iraniens dans la capitale, selon la police routière citée par la télévision d'État.

L'accès à internet reste samedi fortement instable et limité à Téhéran avec des connexions lentes et de nombreux sites toujours inaccessibles, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Drones et missiles sur Israël

En Israël, un incendie s'est déclaré sur le toit d'un immeuble dans le centre du pays, après la chute de débris d'un missile intercepté, d'après les médias.

A Beit Shean (nord), des secouristes ont inspecté une habitation endommagée par un drone. Il n'y a pas eu de victime.

Les Gardiens de la Révolution ont affirmé avoir lancé deux salves nocturnes de drones et de missiles contre des sites militaires dans le centre d'Israël.

Depuis le 13 juin, les tirs iraniens ont fait 25 morts en Israël. Les frappes israéliennes ont fait 350 morts en Iran selon un dernier bilan du ministère de la Santé vendredi.

L'ONG américaine Human Rights Activists News Agency (HRANA) a fait état d'au moins 657 morts et 2.000 blessés en Iran, civils et militaires.

Macron veut «accélérer» les discussions

Après une rencontre vendredi à Genève avec ses homologues allemand, français et britannique, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a dit que son pays refusait toute reprise des négociations nucléaires avec les États-Unis tant qu'Israël ne cesserait pas ses attaques.

Interrogé à ce sujet, M. Trump a estimé qu'il était « très dur actuellement de faire cette demande » à Israël alors que ce pays « est en train de gagner ».

Le président américain a annoncé jeudi qu'il déciderait d'une éventuelle intervention américaine dans la guerre « au cours des deux prochaines semaines », avant de dire qu'il pourrait même décider avant.

Samedi, le président français Emmanuel Macron a affirmé que les Européens allaient « accélérer les négociations » avec l'Iran pour « sortir de la guerre », après un appel avec le président iranien Massoud Pezeshkian. Il a ajouté que « l'Iran ne (devrait) jamais avoir l'arme nucléaire » et devrait « donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques ».

La veille, M. Trump a pourtant dit que « l'Iran ne veut pas parler à l'Europe » et que « l'Europe ne pourra pas aider ».

À NBC, M. Araghchi a indiqué que l'Iran n'était « pas sûr » de pouvoir faire confiance aux États-Unis, après l'attaque lancée par Israël deux jours avant la reprise des pourparlers indirects irano-américains sur le nucléaire.

Face aux soupçons occidentaux, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi, affirme que son agence n'a décelé dans son dernier rapport aucun indice laissant penser que l'Iran fabrique à l'heure actuelle une arme atomique.

Israël, qui maintient l'ambiguïté sur sa propre possession de l'arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

AFP

 

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