Dessins animés: une jeune entreprise qui mise sur l'IA lève 75 millions d'euros
"Animaj" lève 75 M€ pour révolutionner l’animation jeunesse grâce à l’IA et s’imposer sur les plateformes mondiales. ©Ici Beyrouth

La startup française Animaj, spécialisée dans les contenus jeunesse, vient de lever 75 millions d’euros pour accélérer son développement international. Déjà propriétaire de la célèbre marque d’animation Pocoyo, l’entreprise mise sur l’intelligence artificielle pour moderniser la production de dessins animés et s’imposer comme un acteur clé du divertissement pour enfants sur les grandes plateformes numériques.

La jeune pousse française Animaj, qui a racheté en 2023 la marque d'animation espagnole à succès Pocoyo et s'appuie sur l'intelligence artificielle (IA) pour produire des contenus pour enfants, a annoncé mercredi avoir levé 75 millions d'euros pour accélérer son développement.

Ce tour de table, mené par la banque publique d'investissement Bpifrance et la société d'investissement américaine HarbourView Equity Partners, survient 18 mois après un précédent de 100 millions d'euros, selon un communiqué.

Il doit permettre à Animaj de «renforcer ses investissements autour de l'IA», d'acquérir de nouvelles marques et d'accélérer sa croissance sur le marché américain, «où l'entreprise prévoit de structurer une équipe dédiée», est-il ajouté.

Fondée en 2022 par l'entrepreneur Sixte de Vauplane et un ancien responsable de YouTube, Gregory Dray, l'entreprise «ambitionne de bâtir les prochaines grandes franchises jeunesse» en «diffusant ses contenus (séries, musique, jeux vidéo, expériences interactives...) là où les jeunes publics sont aujourd'hui — YouTube, TikTok, Netflix, Spotify, Roblox ou Disney+».

Au cœur de son modèle: le recours à un outil conçu en interne et fondé sur l'IA, «capable de réduire jusqu'à 85% les délais de production», ce qui facilite la multiplication de formats adaptés à chaque plateforme, selon le communiqué.

«On ne met pas de l'IA sur les phases créatives», insiste auprès de l'AFP Sixte de Vauplane. « On a des artistes et des créatifs qui pensent les histoires», dessinent les storyboards. Puis, «on a des modèles (...) qui permettent à partir du dessin et du brouillon de pouvoir générer de l'animation», décrit-il.

«En bout de chaîne, on a encore de l'humain, des artisans» pour les retouches finales, ajoute l'entrepreneur, assurant que l'IA peut «servir la créativité» en libérant du temps et en réduisant les coûts.

Cela facilite aussi la production de contenus différents selon les pays et les plateformes, fait-il valoir.

Ainsi, Animaj, qui est «en train de livrer la saison 5 de Pocoyo» à destination des services de streaming, travaille aussi sur des podcasts, ou encore un projet de long-métrage pour le cinéma.

La société, qui détient également la marque de comptines HeyKids, se présente comme «le premier acteur européen jeunesse sur YouTube, avec plus de 22 milliards de vues par an et 242 millions d'utilisateurs uniques chaque mois».

Se disant rentable, elle emploie une soixantaine de personnes à Paris, Madrid et Londres, et s'apprête à racheter deux nouvelles marques d'animation, selon M. de Vauplane.

Avec AFP

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