Conflit Israël-Iran: derniers développements
De la fumée s'échappe d'une explosion au bâtiment de la Broadcasting de la République Islamique d'Iran (IRIB) à Téhéran, le 16 juin 2025. ©AFP

Israël et l’Iran ont échangé lundi pour la quatrième journée consécutive des frappes meurtrières dans ce qui constitue leur confrontation la plus intense de l’histoire, alimentant la crainte d’un conflit prolongé pouvant embraser l’ensemble du Moyen-Orient.

Les deux puissances ennemies se livrent depuis des années une guerre de l’ombre par milices interposées et opérations secrètes. Depuis octobre 2023, Israël combat plusieurs groupes soutenus par l’Iran dans la région, dont le Hamas dans la bande de Gaza.

Bilan humain en hausse

Lancée tôt vendredi, la vaste campagne israélienne a visé des sites nucléaires et militaires en Iran, mais aussi des zones résidentielles et des dépôts de carburant. Le ministère iranien de la Santé fait état d’au moins 224 morts et de plus de 1.200 blessés.

Téhéran a riposté par des salves de missiles et de drones qui ont touché plusieurs villes et localités israéliennes, tuant au moins 24 personnes et en blessant 592, selon le bureau du Premier ministre israélien.

Dans le cadre de son offensive, Israël affirme avoir éliminé plusieurs hauts commandants militaires et scientifiques du nucléaire iraniens, dans le but de mettre un terme à ce qu’il considère comme une menace existentielle.

Lundi soir, les deux camps ont annoncé de nouvelles salves de missiles en direction du territoire israélien.

Objectifs israéliens affichés

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré qu’Israël était en train de «transformer le visage du Moyen-Orient» grâce à cette opération militaire, qui pourrait entraîner des «changements radicaux» en Iran.

Il a précisé que les objectifs de cette campagne étaient au nombre de trois: «l’élimination du programme nucléaire, l’élimination des capacités de production de missiles balistiques et l’élimination de l’axe du terrorisme», en référence aux groupes armés pro-iraniens dans la région.

Interrogé par ABC News sur des informations évoquant un veto américain à un plan israélien visant à éliminer le guide suprême iranien Ali Khamenei, Netanyahou a répondu: «Ce ne serait pas une escalade, ce serait la fin du conflit.»

La télévision d’État iranienne ciblée

Des journalistes de l’AFP à Téhéran ont rapporté de puissantes explosions dans la capitale après qu’Israël a ordonné l’évacuation du district nord n°3, où se trouve le siège de la télévision publique IRIB, visée par une frappe.

L’IRIB a repris ses émissions en direct peu après l’attaque.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé que l’objectif était de neutraliser «l’organe de propagande et d’incitation du régime iranien».

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a dénoncé un «crime de guerre» et appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir.

En représailles, l’Iran a émis des ordres d’évacuation visant des chaînes israéliennes.

Supériorité aérienne revendiquée

L’armée israélienne a affirmé lundi soir avoir détruit un tiers des lanceurs de missiles sol-sol iraniens.

Son porte-parole, Effie Defrin, a déclaré qu’Israël avait désormais «une supériorité aérienne totale au-dessus de Téhéran».

De son côté, Reza Sayyad, porte-parole de l’armée iranienne, a assuré que leurs frappes visaient «des sites sécuritaires sensibles et importants» en Israël, ainsi que les «résidences de commandants militaires et de scientifiques».

Un responsable israélien a confirmé qu’un important site pétrochimique, une raffinerie située à Haïfa, avait été visé dimanche, après la levée d’une interdiction de publication imposée par la censure militaire.

Des zones résidentielles ont été durement touchées des deux côtés.

Diplomatie en panne

La communauté internationale appelle sans relâche à une désescalade.

La Chine a exhorté Téhéran et Tel-Aviv à «prendre immédiatement des mesures pour réduire les tensions et éviter une aggravation de la crise régionale».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé à son homologue iranien que la Turquie joue un rôle de médiation.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que les membres du G7, réunis au Canada, étaient favorables à une désescalade.

L’ancien président américain Donald Trump, également présent au sommet, a estimé que «l’Iran n’est pas en train de gagner cette guerre» et devrait «entamer des discussions avant qu’il ne soit trop tard».

Les négociations nucléaires prévues dimanche entre Téhéran et Washington ont été annulées.

Sites nucléaires visés

Netanyahou a insisté sur le fait que l’objectif d’Israël était de neutraliser les menaces «existentielles» que représentent les programmes nucléaire et balistique iraniens.

La campagne de bombardements a été lancée après de nouveaux avertissements de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur les activités nucléaires de l’Iran.

Lundi, le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, a déclaré qu’aucune indication ne permettait de confirmer une attaque sur les installations souterraines du site nucléaire de Natanz, et que les niveaux de radiation autour de l’usine restaient «normaux».

Il a toutefois confirmé que des infrastructures en surface du site avaient été détruites lors des frappes précédentes.

AFP

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