Donald Trump a raison: négocier ou sombrer
©Ici Beyrouth

Cette guerre entre Israël et l’Iran n’est pas une guerre lointaine. C’est une guerre de proximité, une guerre dans la maison. La nuit dernière, tous les Libanais ont levé les yeux vers un ciel strié de missiles: ceux lancés par l’Iran vers le nord d’Israël et ceux qui les interceptaient. Des salves entières ont traversé l’espace libanais dans un grondement assourdissant. L’espace aérien de la Jordanie est fermé. Ceux de l’Irak et de la Syrie aussi. La guerre est là. Visible. Brûlante. Et plus proche que jamais.

Depuis vendredi, l’opération israélienne visant à neutraliser les capacités militaires iraniennes s’intensifie: frappes ciblées contre les sites nucléaires, bases de lancement de missiles balistiques, aéroports militaires. L’assassinat d’au moins vingt hauts responsables iraniens et de neuf savants alourdit encore la tension. Les Israéliens ont la maîtrise totale des airs. Leurs avions frappent droit au but toutes les installations stratégiques iraniennes. En réponse, l’Iran multiplie les tirs de missiles et le déploiement de drones contre Israël. Des missiles de moins en moins nombreux, faut-il le signaler, ce qui en dit long sur le chaos qui règne à Téhéran.

Le régime iranien, confronté à une pression militaire sans précédent, risque d’être balayé par l’histoire s’il continue dans cette voie. C’est pourquoi Donald Trump a raison: il faut négocier. Parler ne coûte rien; ne pas parler peut tout coûter. La diplomatie est aujourd’hui la seule voie de sortie. Tout le monde le sait.

Il faut comprendre que, malgré la puissance militaire d’Israël, frapper certains sites nucléaires iraniens est extrêmement complexe. Nombre d’entre eux sont profondément enterrés, parfois à plusieurs centaines de mètres sous terre, cachés sous des montagnes, ce qui rend toute opération risquée et incertaine quant à ses résultats.

Par ailleurs, la situation économique en Iran est catastrophique: 60% des Iraniens vivent sous le seuil de pauvreté. Cette réalité sociale rend le régime encore plus fragile et potentiellement imprévisible.

Le Liban assiste pour l’instant à cette guerre de «technologie contre idéologie», en prenant soin de freiner d’éventuels adeptes de «nouvelles» victoires divines. C’est bon, on a déjà donné, avec le «succès» que l’on sait.

Mais plus cette guerre dure, plus elle impacte les populations civiles. C’est ce que feint de ne pas encore saisir le «guide suprême», qui se demande comment sauver son régime.

Sans négociation, aucune chance. L’Iran ne peut pas avoir le moindre petit espoir de gagner cette guerre. C’est probablement la seule certitude de ce conflit.

Si les mollahs se souciaient un minimum de leur population, ils saisiraient la main tendue de Donald Trump sans tarder. Le président américain est le seul susceptible de peser sur tout le monde. Car si l’on regarde l’échiquier mondial, la solitude iranienne saute aux yeux: les Occidentaux soutiennent les Israéliens; les pays arabes condamnent mollement, eux qui, depuis 1979, subissent les déstabilisations des «exportateurs de révolution»; la Russie se pose en médiateur, absorbée par la guerre sanglante en Ukraine; la Chine regarde ailleurs et prépare sa future guerre froide avec les États-Unis.

L’Iran est comme une île qui voit arriver un tsunami… et pense s’en sortir en ramant dans une pirogue.

Les mollahs ont pour habitude de prendre les mauvaises décisions. Ils sont en train d’écrire le dernier chapitre de leur pouvoir.

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