Notre-Dame: six vitraux anciens bientôt remplacés par Claire Tabouret
Notre-Dame de Paris. Photo prise le 26 avril 2019. ©Ici Beyrouth

La Commission nationale du patrimoine et de l’architecture a pris acte du remplacement de six vitraux anciens de Notre-Dame par une œuvre contemporaine. Ce projet, soutenu par Emmanuel Macron et l’archevêque de Paris, suscite un vif débat parmi les défenseurs du patrimoine.

La Commission nationale française du patrimoine et de l'architecture, opposée au souhait d'Emmanuel Macron de vitraux contemporains dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, a «pris acte» de la poursuite du projet sans le valider, a indiqué le ministère de la Culture samedi.
Souhaités par le président de la République Emmanuel Macron et l'archevêque de Paris Mgr Laurent Ulrich, qui veulent laisser une trace contemporaine dans l'édifice dévasté par un incendie en 2019, ces nouveaux vitraux doivent remplacer fin 2026 six des sept baies du bas-côté sud (côté Seine) de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui restaura la cathédrale au XIXe siècle.
Dans son avis consulté par l'AFP samedi, qui n'est que consultatif, la CNPA «prend acte de la volonté de poursuivre le projet de remplacement de six vitraux conçus par Viollet-le-Duc».
Elle préconise par ailleurs que les vitraux de Viollet-le-Duc, qui doivent être remplacés par des vitraux contemporains dans six chapelles de la cathédrale, soient restaurés dès qu'ils seront déposés et exposés dans un lieu dédié.
Dans un message posté sur X jeudi, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a assuré qu'elle «y veillerait».
À l'issue d'un concours auquel avaient candidaté 110 duos d'artistes associés à des maîtres verriers, c'est le projet de la Française Claire Tabouret, associée à l'atelier verrier rémois Simon-Marq, qui a été retenu.
Coloré et «symbole d'unité», selon l'artiste, ce projet respecte un cahier des charges précis: «un programme figuratif relatif à la Pentecôte» en «adéquation» avec le vitrail représentant l’arbre de Jessé (1864), qui restera en place. Ce thème, fréquent dans l'art chrétien, représente une schématisation de la généalogie du Christ.
À compter de la passation du marché par l'établissement public chargé de rebâtir Notre-Dame, six mois d'étude sont prévus et environ un an et demi de réalisation, selon l'Élysée et le diocèse. Pour un budget de 4 millions d'euros alloués par le ministère de la Culture.
Nombre de défenseurs du patrimoine, à l'origine d'une pétition, s'opposent au projet, faisant valoir notamment que les anciens vitraux n'ont pas été endommagés par l'incendie. Ils s'appuient sur la Charte internationale de Venise, interdisant en principe le remplacement d'œuvres existantes par de nouvelles, mais qui n'est pas contraignante.
Concernant un futur musée de l’œuvre de Notre-Dame dans les locaux voisins de l’Hôtel-Dieu, sur l’île de la Cité, annoncé par M. Macron fin 2023, la ministre a indiqué avoir fait des «propositions innovantes en ce sens au président de la République, afin que le projet soit largement autofinancé et aboutisse à un projet totalement rénové de l’Hôtel-Dieu», dans un entretien au Figaro paru mercredi.

Avec AFP

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