
L'Irak a amorcé des contacts avec Téhéran et Washington pour rester éloigné du conflit en cours entre l'Iran et Israël, ont indiqué samedi à l'AFP deux hauts responsables du gouvernement de Bagdad, en pleine poussée de fièvre régionale.
Allié indéfectible de l'Iran avec qui il partage une longue frontière et des liens politiques, économiques et culturels étroits, l'Irak cultive un partenariat stratégique avec Washington. Depuis des années, Bagdad mène un exercice d'équilibriste pour préserver ces deux alliances.
Interrogé par l'AFP, un haut responsable sécuritaire irakien a indiqué que Bagdad avait demandé à Téhéran d'éviter de s'en prendre aux intérêts américains sur son territoire.
«Oui la demande a été formulée, ils nous ont promis des choses positives. L'Iran est compréhensif vis-à-vis de la requête irakienne», a indiqué ce responsable, requérant l'anonymat en raison de la sensibilité du sujet.
S'exprimant sous anonymat, un autre responsable gouvernemental irakien a assuré que Bagdad «a officiellement demandé aux États-Unis d'empêcher les avions israéliens de violer l'espace aérien de l'Irak».
L'Irak a protesté auprès de l'ONU, affirmant qu'Israël avait attaqué l'Iran depuis son espace aérien vendredi.
Le responsable gouvernemental a évoqué le rôle américain à la tête d'une coalition internationale antijihadiste déployée en Irak: «les États-Unis doivent assumer leurs responsabilités et prévenir toute violation qui affecterait la sécurité de l'Irak ou mettrait en danger sa stabilité».
Les États-Unis disposent d'environ 2.500 soldats en Irak engagés avec la coalition emmenée par Washington pour lutter contre le groupe État islamique (EI).
Ces militaires sont stationnés sur des bases irakiennes à l'invitation du gouvernement et assurent un rôle de soutien et de conseil auprès des forces de sécurité locales.
Avant l'escalade en cours avec Israël, Téhéran avait menacé de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient, en cas de conflit provoqué par un échec des pourparlers qu'il a engagés avec Washington sur son programme nucléaire.
En marge de la guerre à Gaza, qui a exacerbé les tensions régionales, des dizaines de tirs de roquettes et de frappes de drones revendiqués par des groupes irakiens pro-iraniens ont visé les soldats américains, en Irak et en Syrie.
Les États-Unis avaient annoncé mercredi réduire pour des raisons de sécurité les effectifs de leur ambassade à Bagdad, un retrait du personnel «non-essentiel» selon des responsables irakiens.
Plusieurs groupes armés irakiens pro-iraniens ont réclamé vendredi le départ des troupes américaines stationnées en Irak, les influentes Brigades du Hezbollah mettant en garde contre «des guerres supplémentaires dans la région».
AFP
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