
Infrastructures, plateforme cloud, centres technologiques: Nvidia, géant américain des puces d'intelligence artificielle (IA), renforce sa présence en Europe à travers des partenariats pour que les pays bâtissent "leur propre écosystème", a annoncé son patron Jensen Huang lors du salon VivaTech à Paris mercredi.
"En deux ans, nous allons augmenter la capacité de calcul dédiée à l'intelligence artificielle en Europe par dix", a déclaré le fondateur de Nvidia, vêtu de sa traditionnelle veste en cuir, sur la scène du plus grand événement européen de la tech.
Basée en Californie, l'entreprise est de très loin le plus gros concepteur de puces dites GPU (Graphics Processing Unit), considérées comme indispensables au développement de l'IA générative, qu'elle soit injectée dans des robots, des logiciels ou des voitures intelligentes.
Son dirigeant a notamment dévoilé un partenariat avec la pépite française d'IA Mistral pour la conception d'une plateforme cloud (informatique à distance), baptisée "Mistral Compute", dotée de "18.000 superpuces Blackwell", parmi les plus avancées de Nvidia.
Cette plateforme, hébergée et gérée en Europe, qui représente plusieurs milliards d'euros d'investissements, offrira de la capacité de calcul aux entreprises et doit leur garantir "une autonomie stratégique" pour renforcer "le leadership technologique européen", a indiqué à l'AFP Arthur Mensch, patron de Mistral.
Jensen Huang a aussi annoncé le renforcement de partenariats existants avec plusieurs entreprises européennes comme le géant français des équipements électriques Schneider Electric pour accélérer le développement d'infrastructures pour l'IA générative, appelées "usines d'IA", soit des centres de données géants.
Nvidia va aussi approfondir son partenariat avec l'industriel allemand Siemens dans le domaine des jumeaux numériques et de l'automatisation des processus industriels.
La firme prévoit par ailleurs d'aider au développement de centres technologiques à travers l'Europe, notamment en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni, en Finlande, en Allemagne ou en Suède, où un nouveau centre de recherche sur l'IA sera doté de puces Nvidia.
Le leader des semi-conducteurs va aussi fournir des outils pour développer des modèles d'intelligence artificielle plus facilement à travers des partenariats avec la banque française BNP Paribas ou le géant des cosmétiques L'Oréal.
L'Europe accuse un retard important dans le domaine de la puissance de calcul nécessaire au fonctionnement de l'IA générative.
Le Vieux continent a "moins de 5% de la capacité de puissance de calcul dans le monde alors que nous avons 20% de la consommation", a pointé l'Elysée lors d'un échange avec la presse en amont de VivaTech.
L'activité de Nvidia est par ailleurs frappée par des restrictions commerciales imposées par l'administration américaine qui ont impacté ses ventes et poussent le géant des semi-conducteurs à diversifier ses débouchés.
Avec AFP
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