Les syndicats des transports suspendent leur grève après un accord avec le gouvernement
La Fédération des syndicats des transports terrestres se réunit avec le Premier ministre, Nawaf Salam, au Grand Sérail. ©Al-Markazia

La Fédération des syndicats des transports terrestres suspend sa mobilisation initialement prévue pour jeudi. Cette décision intervient à l’issue d’une réunion, mercredi, avec le Premier ministre, Nawaf Salam, au Grand Sérail.

L’annonce a été faite par Bassam Tleiss, président du syndicat, qui a précisé que «les réunions resteront ouvertes» pour suivre la mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement.

On rappelle, à cet égard, que la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) et le syndicat en question avaient mis en garde contre un mouvement protestataire, en raison de la récente augmentation des taxes sur les carburants au Liban.

Lors de sa réunion du 29 mai dernier, le gouvernement a entériné une série de hausses sur les carburants, destinées à financer une aide mensuelle aux militaires. Il a ainsi été décidé de prélever 100.000 livres libanaises sur chaque 20 litres d’essence vendus et 174.000 livres sur le même volume de mazout. Ces recettes permettraient d’octroyer une allocation mensuelle de 14 millions de livres aux militaires en service et de 12 millions aux retraités de l’armée.

Si une entente a été établie aujourd’hui à cet égard, le président de la Fédération des syndicats des transports terrestres, Bassam Tleiss, a rappelé que les promesses gouvernementales passées n’ont pas toujours été honorées. «Ce n’est pas la première fois que le gouvernement nous donne des garanties. Mais cette fois, nous avons pris acte des erreurs du passé et établi des lignes claires avec le Premier ministre», a-t-il affirmé.

Il a, dans ce contexte, insisté sur deux priorités: l’impact des taxes sur le carburant et la stricte application du Code de la route pour endiguer les violations (contrefaçons, véhicules illégaux, conducteurs non autorisés, etc).

Concernant le soutien au secteur, M. Tleiss a précisé que deux options sont sur la table: un retour à l’ancien mécanisme d’octroi de permis de conduire public pour tous les types de véhicules ou une exonération totale des taxes sur le carburant pour les plaques d’immatriculation publiques.

Des engagements sur plusieurs fronts

À l’issue des discussions, le ministre du Travail Mohammad Haïdar, a qualifié la réunion de «franche et constructive». Il a déclaré qu’un accord avait été trouvé pour suivre de près les augmentations salariales décidées lors du Conseil des ministres du 29 mai dernier et d’en élargir la portée, afin de mieux inclure les fonctionnaires.

Concernant le secteur des transports, un consensus relatif à l’exonération des taxes a été adopté. Le ministère des Finances a ainsi été chargé d’étudier les mécanismes applicables. Le ministère de l’Intérieur a, pour sa part, promis une application rigoureuse du Code de la route à travers des mesures immédiates de protection du secteur.

Asmar: une démarche vers l’inclusion et la stabilité

De son côté, le président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Béchara Asmar, a salué une «étape significative vers une approche plus globale». Il a confirmé que les retraités civils du secteur public seraient désormais inclus dans les augmentations, ajoutant que les discussions ont également porté sur les ressources budgétaires non exploitées, telles que les revenus du patrimoine maritime et des douanes.

Il a enfin annoncé que des discussions sont en cours avec des institutions internationales pour renforcer les recettes et alléger la pression sur le secteur public.

 

 

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