Des obstacles entravent la première phase du désarmement des camps palestiniens
©UNRWA

Libanais et Palestiniens tentent de respecter l’échéance du 15 juin, fixée pour le lancement de la première phase du désarmement dans les camps palestiniens. Mais à ce stade, rien n’indique que le processus se déroulera comme le souhaite la partie libanaise: de nombreux points restent en suspens.

Selon des sources palestiniennes, un rendez-vous doit encore être fixé entre les responsables libanais concernés ‒ notamment le directeur général de la Sûreté générale, le général Hassan Choucair ‒ et des représentants palestiniens au Liban. Initialement prévue après l’Aïd al-Adha, cette rencontre n’a pas encore eu lieu.

Côté libanais, on ne perçoit pas de volonté claire de procéder à une remise effective des armes dans les camps de Mar Élias, Chatila et Bourj el-Barajneh à Beyrouth. Des gestes concrets sont pourtant attendus les 15 ou 16 juin. Or, il apparaît que les factions proches de l’Autorité palestinienne n’ont pas réussi à convaincre les autres groupes, qui échappent à son contrôle, de déposer les armes. Un blocage pour le moins de taille. Les autorités libanaises ont choisi de laisser aux Palestiniens le soin de gérer ce dossier, écartant pour l’instant toute intervention armée qui risquerait de provoquer une nouvelle flambée de tensions dans les camps.

Du point de vue libanais, cet échec potentiel est d’autant plus préoccupant qu’il s’inscrit dans un contexte complexe, mêlant considérations internes palestiniennes et influences extérieures. Le Hamas et le Jihad islamique refusent tout désarmement, invoquant la lutte contre Israël – une position qui fait écho à celle du Hezbollah concernant ses propres armes. Quant aux groupes extrémistes et réseaux criminels implantés dans certains camps, ils n’entendent se soumettre ni à l’Autorité palestinienne, ni, a fortiori, à l’État libanais.

Par ailleurs, des sources indiquent que certaines parties palestiniennes chercheraient à instrumentaliser la question des armes comme levier de négociation. Elles refusent de se contenter des promesses libanaises ‒ notamment l’assouplissement des restrictions sur l’entrée de matériaux de construction dans les camps ‒ et exigent des mesures immédiates.

Un échec de cette première étape porterait un coup dur à l’État libanais et au nouveau pouvoir en place. Il serait perçu par la communauté internationale comme un signe supplémentaire d’impuissance face à des dossiers cruciaux pour la reconstruction de l’État et la restauration de son autorité sur l’ensemble du territoire. Or, cette condition reste essentielle pour garantir un soutien extérieur durable et maintenir les voies de coopération ouvertes.

 

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