Attaques contre la Finul: Le Liban officiel appelle à identifier les coupables
La Finul dénonce des agressions contre ses patrouilles. ©Al-Markazia

Le Liban officiel était en émoi après les deux attaques menées, mardi, par des civils proches du Hezbollah, au Liban-Sud, contre deux unités de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul).

Les deux incidents successifs ont ravivé le débat autour de de la liberté de mouvement des forces onusiennes, que le Hezb cherche toujours à limiter alors qu’elle est explicitement prévue dans la résolution 2695 (2023) du Conseil de sécurité de l’ONU.

À Bedias (caza de Tyr), un homme a sommé une patrouille de la Finul de quitter les lieux et de faire appel à l’armée libanaise. La force onusienne n’a pas réagi à cette demande, ce qui a entraîné une confrontation verbale.

Le second incident, plus grave, s’est produit dans la zone de Fouwar, entre Deir Qanoun el-Nahr et Halloussiyeh, où des habitants ont intercepté une autre patrouille de la Finul, lui bloquant la route, sous prétexte qu’elle n’était pas accompagnée par l’armée libanaise. L’échange a dégénéré en rixe au cours de laquelle un des Casques bleus a été giflé. L’armée est intervenue peu après pour calmer la situation, et la patrouille onusienne s’est retirée.

La Finul a confirmé que ses Casques bleus ont été pris à partie alors qu’ils patrouillaient dans la région de Hallousiyat al-Tahta.

Selon son communiqué, des civils ont tenté d’entraver le passage du convoi, allant jusqu’à lancer des pierres sur les véhicules, blessant légèrement un soldat.

La force multinationale a précise avoir utilisé des moyens pacifiques pour garantir la sécurité de ses troupes, avant l’arrivée de l’armée libanaise qui a permis un retour au calme.

La Finul a en outre rappelé que sa liberté de mouvement est essentielle à l’exécution de son mandat, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Elle a averti que «toute restriction à cette liberté, qu’il s’agisse d’opérations indépendantes ou conjointes avec les Forces armées libanaises, constitue une violation de la résolution».

La Finul a également dénoncé ce qu’elle a qualifié de «ciblage répété» de son personnel, exhortant les autorités libanaises à prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir de tels incidents.

La présidence du Conseil et le ministère des Affaires étrangères ont vivement dénoncé ces agissements et demandé aux autorités compétentes d’identifier et d’arrêter les agresseurs.

L’armée a aussitôt ouvert une enquête et s’efforçait de retrouver leur trace.

Le président Joseph Aoun a condamné ces attaques qui servent, selon lui, l'intérêt d'Israël et portent atteinte à la stabilité du Sud. «La présence de la Finul est désormais un besoin régional, et non plus seulement un besoin libanais», a-t-il affirmé. 

Dans un communiqué, le Premier ministre Nawaf Salam, a condamné «avec la plus grande fermeté les agressions répétées contre la Finul». Il a estimé que «ces agissements mettent en danger la sécurité et la stabilité du Liban-Liban et de ses habitants, et portent atteinte à l'intérêt national».

Il a demandé aux autorités compétentes «d'agir pour arrêter les agresseurs et les déférer devant la justice compétente».

M. Salam a insisté sur le fait que «le Liban tient à obtenir un renouvellement du mandat de la force multinationale». Une mesure d’autant plus importante, selon lui, qu’elle «garantit la poursuite de l'application de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité, et le maintien de la sécurité et la stabilité à la frontière sud».

À son tour, le ministère des Affaires étrangères, a jugé nécessaire que «les auteurs de l’agression rendent compte» de leurs actes «qui enfreignent les lois libanaises et internationales».

Dans un communiqué, le ministère a aussi souligné «la nécessité de ne pas compromettre la sécurité des Casques bleus et de leurs véhicules». Il a réitéré «l'attachement et le soutien du Liban au rôle, à la mission et au mandat de la FINUL, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies».

Le ministère a insisté dans ce contexte sur l’importance de la contribution de la force multinationale «au maintien de la paix et de la sécurité au Liban-Sud».

La municipalité de Bedias a fait paraître également un communiqué dans lequel elle a exprimé son «profond regret» face à l’incident, dénonçant un «comportement individuel inacceptable» qui «ne reflète pas la position des habitants de la localité ni du sud en général». Elle a réaffirmé son «respect et sa reconnaissance pour le rôle de la Finul dans le maintien de la stabilité», saluant la coopération «constructive» entre les forces internationales et la commune.

 

 

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