
Le Premier ministre Nawaf Salam a annoncé, mardi, que plus de 500 dépôts d’armes avaient été démantelés dans le sud du Liban, dans le cadre des efforts du gouvernement pour renforcer la stabilité et réaffirmer l’autorité de l’État. Il a également fait état d’un renforcement de la sécurité à l’aéroport international de Beyrouth.
Cette déclaration a été faite lors de la conférence «Reconstruire le Liban: cadres d’investissement, perspectives économiques et résolution des litiges», organisée par le Chartered Institute of Arbitrators (Ciarb).
Au cours de son intervention, le chef du gouvernement a présenté les défis auxquels le pays est confronté, affirmant que le Liban traverse une phase critique nécessitant des «réformes profondes et structurelles». Il a souligné que la reconstruction de l’État constituait la première mission de son cabinet.
Restaurer la souveraineté nationale est, selon lui, une condition indispensable pour regagner la confiance de la communauté internationale et attirer de nouveaux investissements. Il a également insisté sur l’importance d’un système judiciaire indépendant, qualifié de pierre angulaire pour repositionner le Liban comme un centre régional de règlement des conflits.
Sur le plan diplomatique, Nawaf Salam a réaffirmé que son gouvernement poursuivait ses démarches pour mettre fin aux attaques israéliennes sur le territoire libanais et obtenir le retrait d’Israël des cinq points frontaliers encore en litige.
Enfin, le Premier ministre a tenu à rappeler que l’effondrement du secteur financier libanais ne résulte pas uniquement de la crise économique, mais aussi de «la mauvaise gouvernance et de l’impunité» qui ont caractérisé le fonctionnement de l’État ces dernières années.
Lors de la table ronde des donateurs présidée par M. Salam au Grand Sérail, le Liban a présenté le Projet d’Aide d’Urgence (Leap), ayant un budget d’un milliard de dollars, destiné à la réhabilitation urgente des infrastructures endommagées par les récentes attaques israéliennes. Les besoins de reconstruction sont estimés à 12 milliards de dollars, sachant que Nabatiyé, le Liban-Sud et le Mont-Liban figurent parmi les régions les plus touchées. La guerre a provoqué une contraction du PIB de 7,1% en 2024, aggravant un déclin économique de près de 40% depuis 2020.
Le projet Leap vise à faire passer le Liban d’une réponse d’urgence à une reconstruction durable, en s’appuyant sur des investissements transparents et régionaux coordonnés par le Conseil pour le Développement et la Reconstruction (CDR), qui a été doté de nouvelles prérogatives pour accélérer les projets.
Le ministre des Finances, Yassine Jaber, a mis l’accent sur les réformes en cours: une gestion fiscale saine, un budget 2026 conforme aux recommandations du FMI, l’élargissement de l’assiette fiscale, des lois bancaires essentielles, ainsi que le renforcement des institutions.
Le Liban cherche à conclure un nouvel accord avec le FMI, avec un consensus d’experts prévu pour l’automne 2025, et collabore avec la Banque mondiale sur des investissements dépassant un milliard de dollars. La Banque mondiale soutient le projet Leap par un prêt de 250 millions de dollars, conditionné aux réformes gouvernementales et à la préparation des projets. Cet effort international coordonné vise à restaurer les services essentiels, la cohésion sociale et la confiance des investisseurs dans la reconstruction du Liban.
Commentaires