Lutte contre la haine en ligne en France: la série «Adolescence» en classe
La ministre française de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, visite le chantier du groupe scolaire Hypathie dans le quartier de La Mousson en marge d’un comité interministériel sur les villes à Montpellier, le 6 juin 2025. ©Sylvain THOMAS / AFP

Pour alerter sur les dangers des contenus masculinistes sur les réseaux sociaux, le ministère de l’Éducation nationale en France, Elisabeth Borne, introduira dès la classe de quatrième la série britannique Adolescence comme support pédagogique. Ce dispositif vise à éveiller la conscience des jeunes face à la violence en ligne et à ses effets concrets.

La série britannique Adolescence, qui traite des ravages sur les jeunes des contenus masculinistes des réseaux sociaux, va être proposée comme support pédagogique à partir de la quatrième, a indiqué dimanche la ministre de l'Éducation Elisabeth Borne.

Interrogée sur LCI, elle a expliqué que le producteur de la série diffusée sur Netflix «nous a ouvert les droits» et que le ministère de l'Éducation nationale allait donc «proposer cinq séquences pédagogiques aux jeunes à partir de cette série».

Ces extraits de la minisérie, déjà montrée dans les collèges et lycées britanniques, sont «très représentatifs de la violence qui peut exister chez des jeunes», et pourront être visionnés «avec un accompagnement pédagogique à partir de la classe de quatrième», a précisé Mme Borne.

Outre-Manche, Downing Street avait déclaré fin mars que la série serait diffusée dans les collèges et des lycées britanniques pour susciter le débat et tenter d’«empêcher que les jeunes garçons soient entraînés dans un tourbillon de haine et de misogynie».

De tels supports entendent participer à la sensibilisation au problème de la «surexposition aux écrans et de la banalisation de la violence sur ces réseaux sociaux» ainsi que de la propagation de thèses dites masculinistes, des sphères misogynes qui prônent de la violence sur les femmes, argumente Mme Borne.

La série raconte l’histoire d’un adolescent britannique de 13 ans, arrêté dans sa petite ville anglaise et accusé d’avoir poignardé à mort l’une de ses camarades.

Des interrogatoires au poste de police à sa confrontation avec une psychologue, chaque épisode décortique la plongée des enquêteurs dans cette idéologie masculiniste et la manière dont elle a pu influencer le jeune Jamie, ainsi que la sidération de son entourage, et l’impuissance de beaucoup d’adultes face à l’impact de réseaux sociaux qu’ils méconnaissent largement.

Interrogée par ailleurs sur le problème de l’antisémitisme à l’école après des tags dans une école primaire au Havre, Elisabeth Borne a souligné que son ministère allait «actualiser le guide pour nos chefs d’établissement et pour nos professeurs, pour réagir aux nouvelles formes de l’antisémitisme».

Avec AFP

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