Le ministère libanais de l’Agriculture présente le bilan de ses cent premiers jours
©Ministère libanais de l'Agriculture

Le ministère libanais de l’Agriculture a publié, dimanche, un rapport détaillé de ses réalisations au cours des cent premiers jours du mandat du ministre Nizar Hani.

Le document met en avant une approche stratégique fondée sur la science, la coopération institutionnelle et la restauration de la confiance dans le rôle du secteur agricole au sein de l’économie nationale.

Une vision stratégique en six axes

Le ministère a structuré son action autour de six axes stratégiques complémentaires, visant à transformer en profondeur le secteur agricole.

Le premier axe concerne la réhabilitation des terres, avec un appui technique et des indemnités accordés aux agriculteurs, en particulier ceux établis dans les régions touchées par les conflits.

Le deuxième porte sur la recherche, la vulgarisation agricole et la sécurité alimentaire, à travers le renforcement des laboratoires et la mise en place de systèmes de contrôle plus rigoureux de la qualité des produits.

Le troisième est centré sur l’exportation, la diplomatie agricole et la sécurité alimentaire, dans l’objectif d’ouvrir de nouveaux marchés, de réviser les accords commerciaux existants, de mieux encadrer les importations et de protéger la production locale.

Le quatrième axe met l’accent sur l’agriculture durable, en soutenant les filières végétales, animales et maritimes, tout en intégrant les enjeux liés au changement climatique et à la préservation de la biodiversité.

Le cinquième vise la protection des ressources naturelles, notamment à travers l’adoption de législations encadrant la gestion des forêts, des pâturages et de la pêche, ainsi que la lutte contre les infractions environnementales.

Enfin, le sixième axe se concentre sur les infrastructures et l’innovation, en misant sur le développement des chaînes de valeur, l’intégration des technologies agricoles et l’amélioration des conditions de vie en milieu rural.

Financement extérieur et investissements

Le ministère indique avoir mobilisé plus de 280 millions de dollars en financement externe.

80 millions de dollars constituent des subventions directes à des projets liés au ministère (recherche, projet vert, coopératives).

Par ailleurs, 200 millions de dollars sont octroyés sous forme de prêts via le programme Gate pour le développement agricole, présenté comme un gage de confiance de la communauté internationale dans la nouvelle orientation du ministère.

Vulgarisation agricole et sensibilisation

Des efforts ont été déployés en matière d’encadrement agricole: 77 sessions de terrain ayant bénéficié à plus de 2.750 agriculteurs, 15 visites régionales dans les zones agricoles, ainsi que 12 épisodes télévisés et 12 vidéos numériques de sensibilisation.

Le contenu d’orientation a été unifié et modernisé. Une campagne de volontariat impliquant des jeunes a permis la plantation de 50.000 oliviers dans le Sud. Un partenariat avec la plateforme Ezraa a également permis le lancement d’une application mobile dédiée à l’agriculture.

Réformes institutionnelles

Le ministère a relancé des organes clés, comme le conseil d’administration du département de la recherche et le comité de mise en œuvre du projet vert, et mis en place l’autorité de régulation du cannabis.

Il a aussi créé des comités spécialisés pour organiser plusieurs secteurs: intrants agricoles, apiculture, vins et arak, laboratoires, huile d’olive, aviculture, laiterie et caisses de solidarité.

Soutien à la production et ouverture des marchés

Le ministère a promu la culture sous contrat, renforcé le lien entre production et commercialisation, relancé la coopération avec les pays voisins et activé les partenariats avec les municipalités et la société civile.

Il a aussi invité les producteurs à s’inscrire au registre agricole national, dans le but de réguler le secteur et de garantir une répartition équitable des aides.

Gouvernance environnementale

Des mesures fermes ont été prises pour protéger l’environnement, telles que la déclaration de l’état d’urgence dans le secteur forestier, une campagne nationale contre les chiens errants et la rage, une coordination sécuritaire pour protéger les ressources halieutiques et des sanctions imposées pour atteinte à la production nationale, dépassant les 55 milliards de livres libanaises.

Diplomatie agricole et coordination nationale

Le ministère a accueilli plusieurs délégations diplomatiques et organisations internationales, signé des accords de coopération et mené des visites de terrain conjointes pour établir les priorités de développement.

Il a aussi renforcé la collaboration avec les autres ministères libanais, dans une logique d’intégration des politiques et de développement rural durable.

Événements nationaux et transformation numérique

Un grand congrès agricole a été organisé sous le patronage du président de la République, en collaboration avec le Conseil économique et social. L’événement a lancé les bases d’une restructuration interne du ministère, axée sur la transformation numérique et la bonne gouvernance.

Parallèlement, les Journées nationales de l’agriculture ont réuni public et officiels autour de la valorisation des produits locaux.

Vers une stratégie de long terme

Le ministère planche actuellement sur la stratégie nationale de l’agriculture 2026-2035, ainsi que sur une note d’investissement pour renforcer l’attractivité du secteur.

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