Guerre commerciale: Trump critique un président chinois «dur», Bruxelles et Washington avancent
Des ouvriers près d’un camion transportant un conteneur au port de Yangshan, près de Shanghai, dans la province orientale du Zhejiang, en Chine, le 3 juin 2025. ©Hector Retamal / AFP

Le président américain Donald Trump a fait pression sur la Chine mercredi pour avancer dans le dossier des droits de douane, tandis que Bruxelles et Washington se sont montrés optimistes au sujet de leurs négociations malgré l'imposition de lourdes surtaxes sur l'acier et l'aluminium.

«J'apprécie le président chinois Xi, je l'ai toujours aimé et je l'aimerai toujours, mais il est TRÈS DUR», a posté mercredi le président américain sur son réseau Truth Social, alors que la Maison Blanche assurait la veille que les deux chefs d'État pourraient échanger «probablement cette semaine».

Donald Trump a accusé la semaine dernière Pékin de ne pas respecter les termes de l'accord de désescalade signé mi-mai à Genève (Suisse), menaçant de relancer la guerre commerciale.

Par ailleurs, le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a rencontré à Paris le représentant de la Maison-Blanche au Commerce (USTR), Jamieson Greer.

M. Sefcovic a salué à l'issue des échanges, qui «vont dans la bonne direction», parlant de discussion «productive et constructive».

Les négociations «avancent rapidement», s'est de son côté félicité Jamieson Greer, estimant que l'Union européenne manifeste la «volonté (...) de travailler avec nous».

Cette discussion intervient dans un contexte de fortes tensions.

La fin de la pause de 90 jours sur les droits de douane les plus punitifs voulus par Donald Trump est prévue pour le 9 juillet. Le bloc européen est menacé dans ce cadre d'une surtaxe de 50 %.

Les États-Unis viennent en outre de durcir fortement les surtaxes sur l'acier et l'aluminium à 50 %.

Des droits de douane «illégaux et injustifiés», a dénoncé le Premier ministre canadien Mark Carney.

Les «discussions approfondies» avec le gouvernement américain «progressent», selon lui, mais «nous prendrons le temps» pour élaborer la réponse à cette nouvelle hausse.

«Cela n'aide pas les négociations actuelles, d'autant que nous réalisons des progrès», a pointé le commissaire européen Sefcovic, disant regretter «fortement» ces surtaxes.

 

«Temps de réaction trop long»

«Je crois toujours» aux négociations, a poursuivi Maros Sefcovic, les qualifiant de «très concrètes» et se disant «optimiste» sur leur issue, tout en rappelant que l'Europe est prête à répliquer en cas de hausse la ciblant spécifiquement.

«Sans une action rapide (de Bruxelles), nous ne serons pas seulement sous l'eau, nous nous noierons», a pressé Eurofer, lobby européen de l'acier.

Interrogé par l'AFP, un cadre dirigeant français du secteur de l'aluminium a critiqué le «temps de réaction trop long» de la Commission européenne.

L'acier et l'aluminium ont été le premier secteur concerné par les droits de douane voulus par Donald Trump, avec l'entrée en vigueur d'une surtaxe de 25 % le 12 mars.

Devant le Sénat, le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick a affirmé mercredi que le gouvernement envisageait d'imposer de «nouveaux standards» en matière de droits de douane sur les pièces d'avions, potentiellement «d'ici la fin du mois» afin de «protéger notre industrie».

Ces droits de douane sectoriels, appliqués également à l'automobile, pourraient aussi s'étendre prochainement aux produits pharmaceutiques et aux semi-conducteurs.

Ce sont pour l'instant les seuls à ne pas avoir été invalidés récemment par des juges. Leurs décisions concernaient uniquement les droits de douane appliqués sans distinction.

Ces derniers – en vigueur tant que l'affaire n'est pas tranchée définitivement – continuent néanmoins d'alimenter l'incertitude pour les entreprises américaines, comme l'a rappelé à l'AFP le directeur général de Learning Resources, Rick Woldenberg.

Son entreprise vend des jeux éducatifs et est à l'origine d'une des procédures.

«Nous sommes confrontés aux mêmes difficultés et problèmes qu'avant la décision judiciaire et devons gérer d'importantes ruptures d'approvisionnements», s'est-il inquiété.

Dans un rapport publié mercredi, le Bureau du budget du Congrès (CBO), organe non partisan, a estimé que «les évolutions des droits de douane allaient pénaliser l'économie américaine, renforcer l'inflation, mais aussi réduire le déficit public grâce aux nouvelles recettes».

AFP

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