
Une délégation de Kurdes syriens se rend samedi à Damas pour discuter avec le pouvoir central de la mise en œuvre d’un accord signé il y a environ trois mois, a indiqué une source kurde à l’AFP.
Les autorités islamistes ont signé un accord le 10 mars avec les Kurdes pour intégrer à l'État syrien les institutions de l'administration autonome kurde, qui contrôle de vastes territoires du nord et nord-est du pays, y compris des champs pétroliers gaziers.
Mais sa mise en œuvre piétine du fait de divergences persistantes entre les deux parties, les Kurdes ayant rejeté la déclaration constitutionnelle adoptée par Damas le 13 mars, qui accorde les pleins pouvoirs au président intérimaire Ahmad al-Chareh, et estimé que le nouveau gouvernement ne reflétait pas la diversité syrienne.
Le mois dernier, les forces kurdes ont réclamé un système de gouvernance décentralisé, une demande rejetée par Damas.
«Une délégation de l’administration autonome est en route pour Damas afin d’examiner les clauses de l’accord signé entre les deux parties», a indiqué à l'AFP une source kurde faisant partie de la délégation, sous couvert d'anonymat.
L’accord précise que la composante kurde est une «communauté authentique au sein de l’État syrien» qui «garantit son droit à la citoyenneté et à tous ses droits constitutionnels», tout en affirmant le «rejet des appels à la division et des discours de haine».
Le 12 mai, le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani avait déclaré que toute «tergiversation» dans l'exécution de l'accord avec les Kurdes risquait de «prolonger le chaos» dans le pays, après 14 ans de guerre civile.
Dans une interview diffusée par la chaîne de télévision Chams, basée à Erbil, Mazloum Abdi, le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), bras armé de l'administration kurde, a déclaré être engagé "à respecter ce sur quoi nous nous sommes mis d’accord avec Damas".
Cependant, il a insisté sur l’importance d’«une Syrie décentralisée où toutes les composantes vivent avec tous leurs droits et où personne n’est exclu», considérant que «ceux qui détiennent le pouvoir actuellement veulent une Syrie centralisée et ne sont pas prêts à ce que toutes les composantes syriennes vivent ensemble».
La préservation de l’unité de la Syrie et le rétablissement de la sécurité restent un défi majeur pour les nouvelles autorités, surtout après les massacres qui ont principalement visé la communauté alaouite et suscité de vives inquiétudes chez les autres minorités du pays.
AFP
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