
«Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, se rendra dimanche à Ramallah, en Cisjordanie occupée, une première visite d’un chef de la diplomatie saoudienne dans les Territoires palestiniens depuis 1967», a annoncé vendredi une source de l’ambassade palestinienne à Ryad.
Cette annonce survient alors qu’Israël fait état d’une volonté de construction d’un «État juif israélien» dans ce territoire palestinien occupé depuis 1967 et la création de 22 nouvelles colonies israéliennes en Cisjordanie, considérées comme illégales au regard du droit international.
«Une délégation ministérielle dirigée par le ministre des Affaires étrangères se rendra à Ramallah dimanche», a déclaré la source à l’AFP, en précisant qu’il s’agissait de «la première visite d’un ministre saoudien des Affaires étrangères dans les Territoires palestiniens depuis 1967».
Cette visite intervient également sur fond de guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, et alors que l’ONU a averti vendredi que toute la population de ce territoire était menacée de famine.
Avant la guerre, l’Arabie saoudite avait entamé des discussions avec Washington incluant une normalisation avec Israël, en échange d’un accord de sécurité et un soutien à son programme nucléaire civil.
Mais elle a conditionné depuis une telle démarche à l’établissement d’un État palestinien, éloignant la perspective d’un accord dans le contexte actuel.
En septembre 2023, peu avant les attaques du 7 octobre, Ryad avait envoyé une délégation de moindre rang à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, sa première depuis 1967.
L’Arabie saoudite et la France doivent coprésider en juin une conférence internationale à New York, au siège des Nations unies, visant à relancer la solution à deux États, israélien et palestinien.
En visite à Ryad mi-mai, le président américain Donald Trump avait dit avoir «l’espoir fervent» que l’Arabie saoudite normalise ses relations avec Israël dans le cadre dit des «accords d’Abraham», signés par les Émirats, Bahreïn et le Maroc lors de son premier mandat.
«Mais vous le ferez à votre propre rythme», a-t-il ajouté.
Ces accords, qui ont rompu avec des décennies de consensus arabe excluant l’établissement de liens officiels avec Israël sans résolution de la question palestinienne, ont survécu au choc provoqué par la guerre meurtrière entre Israël et le Hamas palestinien.
Avec AFP
Commentaires