
Les Palestiniens de Gaza, qui s'enfoncent de plus en plus «dans l'abîme», méritent «plus que de survivre», a lancé mercredi l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient devant le Conseil de sécurité.
«Les civils de Gaza ont perdu tout espoir. Au lieu de dire au revoir, à demain, les Palestiniens de Gaza disent maintenant à bientôt au paradis. La mort est leur compagne. Ce n'est pas la vie, ce n'est pas l'espoir. La population de Gaza mérite plus que de survivre. Elle mérite un avenir viable et plein de vie», a déclaré Sigrid Kaag.
«Depuis la reprise des hostilités à Gaza, l'existence déjà terrifiante des civils s'est encore enfoncée plus profondément dans l'abîme», a-t-elle ajouté, réclamant une nouvelle fois un cessez-le-feu et la libération des otages.
«Quand on parle aux êtres humains comme nous à Gaza, les mots comme empathie, solidarité et soutien ont perdu leur sens», a-t-elle encore déploré.
«Nous ne devons pas nous habituer au nombre de personnes tuées ou blessées. Ce sont des filles, des mères, de jeunes enfants dont les vies ont été brisées. Tous ont un nom, tous avaient un avenir, tous avaient des rêves et des aspirations».
Alors qu'Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total qu'il imposait à Gaza depuis le 2 mars, officiellement pour contraindre le Hamas à relâcher les derniers otages, la responsable onusienne a également regretté l'insuffisance de l'aide humanitaire pour répondre aux besoins de plus de deux millions d'habitants menacés par la famine.
«C'est comparable à un canot de sauvetage après le naufrage du bateau», a-t-elle commenté.
La guerre déclenchée par le Hamas est entrée mercredi dans son 600e jour sans espoir de trêve ni de libération des otages détenus depuis l'attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.
Sigrid Kaag s'est d'autre part inquiétée de la «dangereuse trajectoire» en Cisjordanie occupée, décrivant «une accélération d'une annexion de fait par l'intermédiaire de l'expansion des colonies, des saisies de terres et de violences des colons».
Si cette situation ne change pas, la solution à deux États, israélien et palestinien, vivant côte à côte, «sera physiquement impossible», a-t-elle mis en garde.
AFP
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