
Les Nations unies ont indiqué mardi ne pas savoir si la nouvelle Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis, a bel et bien débuté, comme elle l'affirme, ses distributions de nourriture dans le territoire palestinien dévasté.
«Nous n'avons aucune information», a indiqué la porte-parole de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Juliette Touma, qui s'exprimait en visioconférence lors d'un briefing avec la presse.
La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), dont le siège est enregistré depuis février à Genève et sur laquelle peu de choses sont connues, a affirmé lundi avoir commencé ses livraisons de nourriture à Gaza. «D'autres camions chargés d'aide seront livrés demain et le flux d'aide augmentera chaque jour», assure dans un communiqué cette fondation soutenue par Washington.
Les Nations unies ne sont pas impliquées dans l'action de la fondation GHF, a souligné lors du briefing Jens Laerke, porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
«Cela nous éloigne de ce qui est vraiment nécessaire, c'est-à-dire la réouverture de tous les points de passage vers Gaza, un environnement sûr à l'intérieur (de la bande), une facilitation plus rapide des autorisations et des approbations finales pour toutes les fournitures d'urgence que nous avons juste à l'extérieur de la frontière et qui doivent être acheminées», a-t-il poursuivi.
«Nous savons ce qui est nécessaire, nous savons ce qui manque, et nous sommes très, très loin de cet objectif quotidien», a estimé Mme Touma. Selon elle, «au moins 500 à 600 camions devraient entrer dans Gaza, chargés de fournitures», mais «aussi de médicaments, de fournitures médicales, de vaccins pour les enfants, de carburant, d'eau et d'autres produits de base élémentaires nécessaires pour la survie de la population».
Aucune aide de l'UNRWA n'a été acheminée depuis le 2 mars, a indiqué Mme Touma.
Principes humanitaires
La GHF avait annoncé le 14 mai vouloir distribuer près de 300 millions de repas pour une période initiale de 90 jours.
Des responsables de l'ONU ont exprimé leur inquiétude que la fondation soit utilisée pour faire de l'aide une arme en sélectionnant ceux qui la reçoivent ou pas.
Dimanche, le chef de la GHF Jake Wood avait annoncé sa démission faute de pouvoir opérer dans le respect des principes humanitaires de «neutralité, impartialité et indépendance».
Quelques heures plus tard, le conseil d'administration de la fondation avait accusé «ceux qui profitent du statu quo» d'avoir attaqué la GHF.
Et lundi, elle a ajouté: «Il est clair que le Hamas est menacé par ce nouveau modèle de fonctionnement et qu'il fera tout ce qui est en son pouvoir pour le faire échouer».
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) de son côté, a confirmé qu'elle ne travaillerait pas avec la GHF.
La pression s'accentue sur Israël pour que le pays cesse son offensive dans le territoire palestinien assiégé, affamé et dévasté par plus de 19 mois de guerre. Celle-ci a été déclenchée par une attaque sanglante et sans précédent menée le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine.
Mais l'escalade militaire et les souffrances des 2,4 millions de civils dans la bande de Gaza, soumise par l'armée israélienne à un blocus de l'aide, nourrissent une indignation internationale croissante, y compris parmi les plus fidèles alliés d'Israël.
AFP
Commentaires