
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a promis lundi de ramener tous les otages, «les vivants et les morts», retenus par le Hamas à Gaza, à l'heure où son armée bombarde intensément le territoire palestinien, faisant au moins 52 morts selon les secours.
Le 17 mai, Israël a intensifié son offensive dans le but affiché de libérer les derniers otages, de prendre le contrôle de tout Gaza et d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 dans le territoire palestinien.
«Si nous n'y arrivons pas aujourd'hui, on y arrivera demain et si pas demain alors après-demain, on n'abandonne pas (...) Nous avons l'intention de les ramener tous, les vivants et les morts», a affirmé M. Netanyahou dans un discours clôturant les festivités de la «Journée de Jérusalem».
«Notre mission (de gagner la guerre), y compris celle de ramener les otages nous accompagne jour et nuit (...) Nous n'y renonçons pas», a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent alors que la pression s'accentue sur Israël pour cesser son offensive dans le territoire palestinien assiégé, affamé et dévasté par plus de 19 mois de guerre.
Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine.
Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 57 restent retenues dans Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.
M. Netanyahou avait plus tôt dans une vidéo diffusée sur son canal Telegram dit «espérer» pouvoir faire une annonce sur les otages «aujourd'hui ou demain», sans donner plus de détails.
«Peur, horreur, confusion»
Avant ces déclarations, une source du Hamas a affirmé que le mouvement avait accepté une proposition de M. Witkoff prévoyant «une trêve de 70 jours en échange de la libération de dix otages en deux temps».
Selon une autre source palestinienne, «10 otages vivants seront libérés en échange d'une trêve de 70 jours, d'un retrait partiel (israélien) de Gaza (et) de la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens».
Dans le nord de la bande de Gaza, cible de nouveaux bombardements israéliens, 33 Palestiniens, des enfants en majorité, ont été tués à l'école Fahmi Al-Jarjaoui de Gaza-ville, et 19 dans une frappe sur une maison de Jabalia, selon la Défense civile locale.
«C'est indescriptible: peur, horreur, confusion, enfants hurlants, odeur de chair brûlée, odeur d'objets carbonisés, odeur de soufre et il y avait du sang partout», raconte Farah Nasser, réveillée par la frappe sur l'école.
L'armée israélienne a dit avoir visé dans la zone de l'école «des terroristes».
Protestations
«Je n'ai jamais vu autant de blessures par explosion de toute ma vie (...)», également «chez de très jeunes enfants», a affirmé Victoria Rose, membre d'une délégation médicale britannique présente à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud).
L'escalade israélienne et les souffrances des civils palestiniens à Gaza confrontés à des pénuries de nourriture, d'eau et de médicaments, nourrissent une indignation internationale croissante.
Dans une attaque rare, le chancelier allemand Friedrich Merz a menacé de ne plus pouvoir soutenir le gouvernement Netanyahou. «Je ne comprends franchement pas ce que l'armée israélienne fait à Gaza».
Mais Berlin continuera de vendre des armes à Israël, a assuré son chef de la diplomatie Johann Wadephul.
Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a parlé de «probablement la pire attaque humanitaire contre des civils», en évoquant Gaza.
«Nous avons faim!»
Les quelque 2,4 millions d'habitants du territoire palestinien, plusieurs fois déplacés, sont assiégés depuis plus de 19 mois par Israël. Après plus de deux mois d'un total blocage de l'aide humanitaire, Israël a laissé passer la semaine dernière des livraisons au compte-gouttes.
Lundi, la nouvelle Fondation humanitaire de Gaza (GHF), créée de toutes pièces et soutenue par les États-Unis, a annoncé avoir commencé ses livraisons de nourriture dans le territoire palestinien, promettant que «le flux d'aide augmentera chaque jour».
L'organisation, avec qui l'ONU et des ONG refusent de travailler, a également dénoncé «les menaces de mort formulées par le Hamas à l'encontre des groupes qui soutiennent les opérations humanitaires sur les sites de distribution sécurisés de la GHF, et les manœuvres destinées à empêcher les habitants de Gaza d'accéder à l'aide sur ces sites».
Avec AFP
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