Une échéance de huit mois aurait été fixée pour permettre au gouvernement libanais de résoudre le dossier des armes illégales et d’étendre son autorité sur l’ensemble du territoire, selon des informations obtenues par le journal koweïtien Al-Anbaa, citant des sources sécuritaires et politiques haut placées. Cette période s’accompagnerait du gel des aides économiques et du soutien à la reconstruction du pays.
Ce dossier a été redynamisé lors de la réunion de la commission conjointe de dialogue libano-palestinien, formée après la visite du président Mahmoud Abbas à Beyrouth la semaine dernière.
Parallèlement, des sources politiques et sécuritaires auraient indiqué à Al-Anbaa que «l’instauration d’un calendrier pour le désarmement des factions palestiniennes pourrait ouvrir la voie à un échéancier similaire concernant les armes du Hezbollah, une revendication formulée au départ par la communauté internationale». Ces sources ont toutefois reproché à l’État libanais «de ne pas avoir encore défini de cadre temporel clair pour cette opération».
D’après les mêmes sources, ce dossier sensible sera au cœur des discussions lors de la visite de L'envoyée spéciale adjointe du président américain pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, attendue début juin à Beyrouth. L’administration américaine estime que «le temps imparti au dialogue sur la question des armes touche à sa fin».
Pour rappel, Mme Ortagus a déclaré vendredi, lors d’une interview exclusive à Al-Jadeed, que «le désarmement des milices et des groupes terroristes, ainsi que la mise en œuvre de réformes attendues depuis longtemps, sont les seuls moyens de débloquer des investissements réels et durables au Liban».
«Nous avons été très clairs avec le Liban: l’avenir passe par le désarmement du Hezbollah, pas seulement au sud du Litani, mais partout dans le pays», avait-elle rappelé le 15 mai dans un entretien accordé à la chaîne libanaise LBCI.
Vers un mécanisme encadré de désarmement palestinien
Par ailleurs, selon des sources proches du mouvement Fateh – principale faction palestinienne rattachée à l’Autorité palestinienne –, celui-ci aurait réaffirmé au journal Al-Anbaa sa volonté de se conformer aux décisions de l’État libanais. Toutefois, il refuse de déposer unilatéralement les armes, estimant qu’un tel geste devrait s’accompagner d’un engagement similaire de la part des autres factions non affiliées à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), en particulier le Hamas.
De son côté, le président Mahmoud Abbas aurait déclaré à ses interlocuteurs au Liban que les armes palestiniennes nuisaient gravement à la souveraineté de l’État libanais, mais également à la cause palestinienne elle-même, selon des sources citées par Houna Loubnan. Il aurait affirmé son soutien total et sans conditions à la remise de toutes les armes par l’ensemble des factions palestiniennes, estimant que ces armes ne sont plus justifiées.
Selon ces mêmes sources, le Liban n’est pas tenu d’ouvrir un dialogue parallèle avec d’autres organisations armées palestiniennes. «L’État libanais négocie uniquement avec les autorités officielles palestiniennes représentées par le président Abbas et l’OLP, qui ont affirmé leur engagement envers les décisions souveraines du Liban», a-t-on insisté.
Enfin, ces sources auraient souligné que les discussions libano-palestiniennes tenues à Beyrouth se sont concentrées sur la nécessité d’accélérer les mesures concrètes, en élaborant un mécanisme d’application clair et un calendrier bien défini. Celui-ci devrait entrer en vigueur juste après la fête de l’Aïd al-Adha. Ce processus est présenté comme totalement distinct de tout dialogue que le président de la République pourrait mener avec le Hezbollah concernant la remise de ses armes dans les zones situées au nord du fleuve Litani.
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