
L'Irak négocie un accord pour obtenir la libération d'une doctorante israélo-russe kidnappée en 2023 à Bagdad, en échange de la relaxe d'un prisonnier iranien condamné pour le meurtre d'un Américain dans la capitale irakienne, ont indiqué samedi à l'AFP trois hauts responsables sécuritaires.
Un tel accord bute sur le feu vert des États-Unis concernant la libération du condamné iranien qui purge actuellement une peine de prison à vie en Irak, ont précisé à l'AFP ces trois responsables, s'exprimant sous couvert de l'anonymat en raison de la sensibilité du dossier.
Arrivée à Bagdad vraisemblablement avec un passeport russe, «Elizabeth Tsurkov» avait été kidnappée en mars 2023. Si plusieurs hypothèses ont circulé concernant son enlèvement, des sources sécuritaires irakiennes et diplomatiques interrogées par l'AFP n'ont pas exclu qu'elle ait été transportée en Iran.
L'Iranien a lui été reconnu coupable avec quatre Irakiens du meurtre d'un civil américain, «Stephen Troell», tué par balle en pleine rue à Bagdad en novembre 2022.
Présenté par la justice américaine sous le nom de «Mohammad Reza Nouri», un «capitaine des Gardiens de la révolution» l'armée idéologique de la République islamique, il est visé par une plainte aux États-Unis pour «meurtre et terrorisme».
Les autorités irakiennes, habituées à jouer les équilibristes pour préserver leur partenariat avec Washington et leurs rapports avec l'influent allié iranien, ont dit œuvrer pour la libération de Mme Tsurkov.
«L'affaire dépend de l'approbation des Américains pour libérer l'Iranien accusé du meurtre d'un citoyen américain», a indiqué à l'AFP un haut responsable de sécurité irakien.
En juillet 2023, Israël avait révélé la disparition de Mme Tsurkov, assurant qu'elle était retenue par «la milice chiite des Brigades du Hezbollah», un influent groupe armé irakien pro-iranien qui avait alors laissé entendre qu'il n'était pas responsable du rapt.
Doctorante à l'université américaine de Princeton, le voyage de Mme Tsurkov n'était pas le premier en Irak, où elle effectuait des recherches sur le terrain.
«Jusqu'à maintenant, les Américains n'ont pas accepté une des conditions, à savoir la libération de l'Iranien détenu pour avoir tué un citoyen américain, d'autant qu'il est visé par une plainte devant la justice américaine», a confirmé à l'AFP une deuxième source de sécurité irakienne.
Un troisième responsable a confirmé en précisant que «jusqu'à maintenant les États-Unis n'ont pas accepté cet accord.»
AFP
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