Irak: méga-projet avec un géant chinois pour consolider la production de pétrole et d'électricité
Le soleil se couche derrière les torchères de gaz en flammes du complexe de la raffinerie de Dora (Daura) à Bagdad, le 22 décembre 2024. ©Ahmad Al-Rubaye / AFP

L'Irak a signé mercredi un accord avec un consortium emmené par une entreprise chinoise pour un méga-projet dans le sud visant à augmenter la production de pétrole et d'électricité, selon un communiqué.

Le projet impliquant le géant pétrolier chinois Geo-Jade et l'entreprise irakienne Hilal al-Basra va multiplier par cinq la production du champ pétrolier de Tuba, dans la région de Bassora, pour atteindre les 100.000 barils par jour (pbj), selon un communiqué du ministère du Pétrole citant le ministre Hayan Abdel-Ghani.

Outre une usine pétrochimique et une usine d'engrais, le projet comprend également la construction d'une raffinerie d'une capacité de 200.000 bpj, selon la même source. Deux centrales électriques sont également prévues, une première thermique d'une capacité de 650 Mégawatts (MW) et la deuxième une centrale solaire de 400 MW.

Les autorités ne dévoilent ni le montant ni le calendrier du projet.

Geo-Jade est déjà implantée en Irak -- elle doit mener à bien un projet de prospection pétrolière très controversé -- ses détracteurs assurent qu'il va empiéter sur les mythiques marais mésopotamiens de Hawizeh (sud).

Présente en Irak depuis longtemps, la Chine y a récemment diversifié ses projets, notamment dans le BTP. Elle figure aussi parmi les principaux importateurs de brut irakien.

Dans un pays où des décennies de conflits, une corruption endémique et des politiques publiques souvent inadéquates ont ravagé routes, centrales électriques et autres infrastructures, les autorités profitent de la stabilité retrouvée ces dernières années pour enchaîner les projets négociés avec des multinationales, notamment dans l'énergie.

Fin mars, l'Irak a signé avec le géant pétrolier britannique BP un accord pour la réhabilitation et le développement de quatre champs pétroliers à Kirkouk (nord), autre méga-projet prévoyant aussi une augmentation de la production électrique.

Pour l'Irak, deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'or noir représente 90% des revenus. En avril, le pays a exporté en moyenne plus de 3,5 millions de barils par jour.

Le pays dispose de 145 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole, ce qui représente 96 ans de production au rythme actuel, selon la Banque mondiale (BM).

Le dossier de l'électricité est ultra-sensible pour l'Irak, pays abonné aux délestages quotidiens et parfois secoué par des manifestations quand les coupures empirent en été avec des pics de températures dépassant les 50 degrés Celsius.

AFP

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