L'armée israélienne a déclaré que ses forces avaient tiré des coups de semonce mercredi alors que des diplomates étrangers visitaient la Cisjordanie occupée, présentant ensuite des excuses après que l'Autorité palestinienne a accusé les soldats d’avoir «délibérément» visé la délégation.
Des images de l'AFP, prises sur les lieux à Jénine — ville de Cisjordanie régulièrement ciblée par des raids israéliens — montrent la délégation et des journalistes se mettant à l'abri après des coups de feu.
L'ONU a dénoncé les tirs israéliens, réclamant une "enquête minutieuse" des autorités israéliennes.
"Ces diplomates, y compris du personnel de l'ONU, ont essuyé des tirs, que ce soit des tirs de sommation ou autre, ce qui est inacceptable", a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a qualifié de menaces «inacceptables» les tirs de sommation par l'armée israélienne contre des diplomates en Cisjordanie.
«Nous demandons au gouvernement israélien des éclaircissements immédiats sur ce qui s'est passé. Les menaces contre les diplomates sont inacceptables», a-t-il dénoncé dans un message sur X.
Le vice-consul italien Alessandro Tutino, «qui va bien» et avec lequel le ministre s'est entretenu, «se trouvait parmi les diplomates qui auraient été attaqués à coups d'armes à feu près du camp de réfugiés de Jénine», a-t-il précisé.
Le ministre belge des Affaires étrangères Maxime Prévot a exigé «des explications convaincantes» de la part d'Israël après les tirs de sommation de soldats israéliens qui ont visé selon lui «une vingtaine de diplomates» en Cisjordanie occupée, dont un Belge.
«Il va bien, heureusement», a ajouté M. Prévot sur X à propos de son ressortissant. «Ces diplomates effectuaient une visite officielle à Jénine, qui avait pourtant été coordonnée avec l'armée israélienne, dans un convoi d'une vingtaine de véhicules clairement identifiables», a protesté le chef de la diplomatie belge.
Toute menace contre la vie de diplomates est «inacceptable», a déclaré à Bruxelles la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, après des tirs.
«Nous appelons Israël à enquêter sur cet incident et à demander des comptes à ceux qui en sont responsables», a-t-elle ajouté devant la presse.
Le ministère espagnol des Affaires étrangères a condamné «fermement» les tirs.
«Le ministère enquête sur tout ce qui s'est passé. Il y avait un Espagnol dans le groupe de diplomates, qui se porte bien. Nous sommes en contact avec d'autres pays concernés pour apporter une réponse conjointe à ce qui s'est passé, que nous condamnons fermement», a indiqué le ministère dans une courte déclaration transmise à l'AFP.
La Turquie a réclamé une «enquête» immédiate sur les tirs qu'elle «condamne dans les termes les plus vifs», selon le ministère des Affaires étrangères.
«Cette attaque doit faire l'objet d'une enquête sans délai et les auteurs doivent rendre des comptes», indique le ministère dans un communiqué, précisant qu'un «employé du consulat général de Turquie à Jérusalem» se trouvait avec le groupe.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a «condamné fermement» les tirs.
«Le gouvernement israélien doit immédiatement faire la lumière sur les circonstances et respecter l'inviolabilité des diplomates. C'est ce que le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, exprimera également à son homologue israélien», écrit le ministère dans un communiqué.
L'Égypte a condamné mercredi «dans les termes les plus forts» les tirs israéliens en Cisjordanie occupée sur une délégation internationale de diplomates «en visite à Jénine à l'invitation du ministère palestinien des Affaires étrangères».
L'Égypte «exige qu'Israël fournisse toutes les clarifications nécessaires» sur les circonstances de «cet incident contraire à toutes les normes diplomatiques», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué précisant que l'ambassadeur égyptien à Ramallah faisait partie de la délégation.
L'armée israélienne a reconnu des tirs de sommation après que des diplomates ont «dévié de l'itinéraire approuvé» pour une visite organisée par l'Autorité palestinienne à Jénine, en Cisjordanie occupée.
Elle a précisé «regretter les désagréments causés» et annoncé qu'elle s'entretiendrait «prochainement avec les diplomates».
AFP
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