
Le dollar continue de refluer mercredi, plombé par les craintes d'un gonflement de la dette américaine, suscitées par le projet de loi budgétaire poussé par Donald Trump qui fait l'objet de vifs débats au Congrès.
Le texte avait été pointé du doigt par l'agence Moody's, qui a dégradé la note des Etats-Unis vendredi dernier, provoquant des remous sur les marchés.
Le président américain a exhorté mardi au Congrès les élus républicains à soutenir sa "grande et belle loi", qui vise en premier lieu à obtenir la prolongation des énormes crédits d'impôt de son premier mandat, qui arrivent à expiration à la fin de l'année.
«L'inquiétude est simple: si les États-Unis ne parviennent pas à réduire leurs dépenses tout en procédant à des baisses d'impôts drastiques, le déficit continuera de gonfler», résume Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a exprimé son optimisme quant à l'adoption du texte.
Vers 11H45 GMT (13H45 à Paris), la devise américaine reculait de 0,39% par rapport à l'euro, à 1,1328 dollar.
Profitant de la faiblesse du dollar, «le franc suisse et le yen surperforment» également en temps que valeurs refuges, poussés par les informations du média américain CNN «d'une attaque en préparation d'Israël contre les installations nucléaires iraniennes», détaille Derek Halpenny, de MUFG.
Mercredi, l'or progressait de 0,50% à 3.306,80 dollars l'once. La monnaie helvétique montait de 0,37% face au billet vert, tandis que la devise japonaise grimpait de 0,46%, à 143,84 yens pour un dollar.
L'analyste note que «le yen est également soutenu par la hausse continue des rendements à long terme du marché des obligations d'État japonaises». Ceux à 30 ans et à 40 ans ont atteint mercredi de nouveaux sommets historiques, depuis le début des données enregistrées respectivement en 1999 et 2013.
Cette hausse fait suite à une vente décevante «d'obligations d'État à 20 ans du 20 mai, la pire depuis 1987», qui «a suscité des inquiétudes quant-à la stabilité» du marché obligataire du Japon, «longtemps considéré comme le laboratoire mondial de la dette illimitée», souligne John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Les marchés ont enfin été perturbés par une panne dans plusieurs pays du fournisseur de données financières américain Bloomberg, massivement utilisé dans les salles de marchés à travers le monde, affectant notamment une émission de dette souveraine au Royaume-Uni.
AFP
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