
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est attendu à Beyrouth le 21 mai, dans un climat marqué par une position de plus en plus ferme des autorités libanaises sur la question sensible des armes détenues dans les camps palestiniens.
Le président libanais Joseph Aoun a récemment tenu des propos sans ambiguïté, affirmant que ces armes n’avaient en rien servi la cause palestinienne. Bien au contraire, elles auraient, selon lui, alimenté des conflits internes et provoqué des tensions avec la population libanaise.
Selon des sources gouvernementales de haut niveau, Beyrouth entend aborder ce dossier avec détermination, écartant toute possibilité de report ou de compromis dilatoire. Cette fermeté intervient alors que certaines sources indiquent que Mahmoud Abbas, également connu sous le nom d’Abou Mazen, pourrait proposer la création de comités mixtes pour encadrer la gestion du désarmement. Toutefois, les autorités libanaises redoutent que cette initiative ne soit qu’un stratagème destiné à temporiser plutôt qu’un pas réel vers une résolution durable.
Sur le plan sécuritaire, les services libanais ont déjà préparé un plan de désarmement applicable dans les camps palestiniens. Les échanges avec la délégation palestinienne devraient donc se concentrer sur les modalités d’exécution de ce plan, ainsi que sur un calendrier précis pour sa mise en œuvre.
De son côté, le président Abbas devrait se présenter avec une volonté affichée de coopérer, dans le but de trouver une issue définitive à la question des armes dans les camps. Un accord sur un modus operandi pourrait émerger, bien que ses contours exacts restent à définir. Ce n’est que lors de sa rencontre avec le président Aoun que Abbas prendra connaissance des détails du plan libanais, lequel sera exécuté en étroite coordination avec l’armée, afin de prévenir toute escalade, en particulier à l’intérieur des camps.
Selon des sources bien informées, les factions loyales à l’Autorité palestinienne devraient jouer un rôle pivot dans ce processus, notamment en contrant l’influence des groupes échappant à leur autorité – en particulier le Hamas et le Jihad islamique – ainsi que des factions armées extrémistes présentes dans plusieurs camps, notamment à Aïn el-Hiloué, où opèrent des groupes tels que Jound al-Cham, une faction liée à Haytham al-Chaabi, ainsi qu’Asbat al-Ansar. Le plan prévoit également l’arrestation et la remise aux autorités compétentes des individus recherchés, notamment ceux impliqués dans des affaires de terrorisme.
La visite du président Mahmoud Abbas pourrait marquer un tournant décisif dans la résolution de la question des armes palestiniennes au Liban. Beyrouth réaffirme avec force que le monopole de la détention et de l’usage des armes appartient exclusivement à l’État libanais – un principe non négociable qui s’appliquera à l’ensemble des négociations, y compris celles impliquant le Hezbollah.
Toutefois, une distinction de taille s’impose: tandis que le gouvernement libanais envisage un processus potentiellement rapide et structuré avec la partie palestinienne, les discussions avec le Hezbollah, elles, restent enfermées dans un cadre flou, sans calendrier défini ni perspectives immédiates d’évolution.
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