Washington et Téhéran se rapprochent d’un accord, dit Trump dans le Golfe
Le président américain Donald Trump s'exprime après avoir signé le livre d'or au Qasr Al-Watan (Palais de la nation) à Abou Dhabi, le 15 mai 2025. Les Émirats arabes unis constituent la troisième étape de la visite de Donald Trump dans la région, qui l'a déjà conduit en Arabie saoudite et au Qatar. ©Brendan SMIALOWSKI / AFP

Washington et Téhéran se rapprochent d’un accord sur le nucléaire, a affirmé jeudi Donald Trump au Qatar, avant de se rendre aux Émirats arabes unis, où il a récolté une promesse de 1.400 milliards de dollars d’investissements aux États-Unis.

Le président américain est arrivé dans l’après-midi à Abou Dhabi, dernière étape d’une tournée dans le Golfe, entamée en Arabie saoudite et ponctuée de déclarations-choc sur les crises régionales.

«Je pense qu’on se rapproche de la conclusion d’un accord» sur le programme nucléaire iranien, a-t-il dit plus tôt dans la capitale qatarie, faisant reculer les cours du pétrole.

Ali Shamkhani, un conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, avait dit mercredi à la chaîne américaine NBC que Téhéran était prêt à accepter un accord avec les États-Unis sur son programme nucléaire, en échange de la levée immédiate des sanctions, alors que les deux pays ont tenu quatre cycles de discussions ces dernières semaines.

Gaza «n’est pas à vendre»

«En tant que président, ma priorité est de mettre fin aux conflits», a déclaré Donald Trump devant les militaires américains sur la base d’al-Udeid au Qatar tout en affirmant qu’il «n’hésiterait jamais à déployer la force américaine, si nécessaire, pour défendre les États-Unis d’Amérique ou ses partenaires».

Il a répété en outre jeudi que les États-Unis voulaient prendre le contrôle de la bande de Gaza, ravagée par 19 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, et en faire «une zone de liberté».

«Gaza (...) n’est pas à vendre», a rétorqué un membre du bureau politique du Hamas, Bassem Naïm.

Lors d’une visite mardi en Arabie saoudite, M. Trump avait créé la surprise en annonçant la levée des sanctions américaines visant la Syrie. Le lendemain, il rencontrait le président Ahmad al-Chareh, ancien jihadiste qui a renversé Bachar al-Assad.

Sa tournée dans le Golfe – région clé de la rivalité stratégique entre les États-Unis et la Chine – est le premier déplacement international important de Donald Trump.

À son arrivée à l’aéroport d’Abou Dhabi, Donald Trump a été accueilli par le président émirati, cheikh Mohammed ben Zayed, et des enfants brandissant des drapeaux des deux États, avant de visiter la plus grande mosquée du pays.

Il s’est ensuite rendu au Palais présidentiel pour une cérémonie durant laquelle le dirigeant du riche pays du Golfe a souligné l’importance des relations économiques entre les deux pays.

«Ce partenariat a pris un élan (...) sans précédent surtout après votre arrivée à la Maison Blanche, notamment dans les domaines de la nouvelle économie, de l’énergie, des technologies avancées, de l’intelligence artificielle et de l’industrie», a déclaré cheikh Mohammed ben Zayed, en affirmant que son pays prévoyait «d’investir 1.400 milliards de dollars aux États-Unis dans ces domaines au cours des dix prochaines années».

«Le plus gros investissement»

«C’est le plus gros investissement que vous ayez jamais fait, et nous l’apprécions vraiment. Et nous allons vous traiter – comme vous devez l’être, de façon magnifique», lui a répondu le président républicain.

Selon le quotidien local The National, les Émirats visent à nouer un partenariat avec les États-Unis dans le domaine des technologies et de l’intelligence artificielle (IA).

Les Émirats, qui figurent parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, misent sur l’IA dans le cadre de leurs efforts de diversification économique et cherchent à s’assurer un accès aux technologies américaines de pointe.

En Arabie saoudite, M. Trump a obtenu une promesse d’investissements de 600 milliards de dollars, tandis qu’au Qatar, la compagnie nationale a passé une gigantesque commande à l’avionneur américain Boeing pour 200 milliards de dollars.

Des commandes aux montants aussi faramineux que difficilement vérifiables sur le long terme.

«C’est une tournée historique. Il n’y a jamais eu de tournée pouvant rapporter, au total, 3.500 à 4.000 milliards de dollars en seulement quatre ou cinq jours», a-t-il affirmé jeudi.

L’ancien promoteur immobilier a aussi très clairement confirmé la rupture avec la diplomatie de l’ancien président démocrate Joe Biden, faite en partie d’appels au respect des droits humains et à la démocratie. Ces notions n’ont pas été mises en avant dans le Golfe par le président républicain.

 

Par Aurélia END / AFP

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