
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a averti lundi que toute «tergiversation» dans l'exécution de l'accord conclu en mars entre les autorités islamistes et les Kurdes risquait de «prolonger le chaos» dans le pays, après 14 ans de guerre civile.
Après la chute de Bachar el-Assad, le président intérimaire Ahmad el-Chareh et Mazloum Abdi, commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), ont signé le 10 mars un accord visant à intégrer à l'État syrien les institutions de l'administration kurde contrôlant de vastes territoires riches en blé, pétrole et gaz dans le nord et le nord-est du pays.
Mais les Kurdes ont rejeté la déclaration constitutionnelle adoptée par Damas, qui accorde les pleins pouvoirs à M. Chareh, et n'ont pas accueilli favorablement la formation d'un nouveau gouvernement, estimant qu'il ne reflétait pas la diversité syrienne.
«Nous sommes aujourd’hui en train de mettre en œuvre l'accord national avec les FDS et de réunir toutes les régions sous le contrôle de l’État central», a déclaré M. Chaibani lors d’une conférence de presse conjointe avec ses homologues turc et jordanien à Ankara en marge d’un séminaire sur les moyens de coordination sécuritaire et militaire.
«Nous sommes conscients que ce processus est complexe et sensible, mais il est nécessaire», a-t-il ajouté, soulignant que «tergiverser dans l'exécution de cet accord prolongera le chaos, ouvrira la voie aux interventions étrangères et alimentera les tendances séparatistes».
«Notre objectif n’est pas l’hégémonie, mais l’unification», a-t-il dit.
«L’unité du territoire syrien est non négociable», a insisté M. Chaibani, précisant que «les droits des citoyens kurdes sont garantis et protégés au même titre que ceux des autres Syriens.»
Ces déclarations ont coïncidé avec l'annonce par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire de la Turquie, de sa dissolution, une décision qui n’a pas été commentée par les FDS, mais que M. Chaibani a qualifiée de «moment charnière» pour la stabilité de la région.
Fin février, les FDS avaient déclaré ne pas être concernées par l'appel du chef historique du PKK, Abdullah Öcalan, à déposer les armes. Lundi, elles n'ont pas commenté l'annonce de sa dissolution.
Avec AFP
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