Le directeur du CICR juge \
©Bashar Taleb / AFP

Il est «inacceptable» que l'aide humanitaire ne puisse entrer à Gaza, a dénoncé jeudi le directeur humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Pierre Krähenbühl.

«Les prochains jours seront absolument décisifs parce qu'il y a un moment où nous manquerons de fournitures médicales et autres aides», a déclaré Pierre Krähenbühl, lors d'une rencontre avec des journalistes à Genève.

«Il est inacceptable que l'aide humanitaire ne soit pas autorisée à entrer dans la bande de Gaza», a-t-il ajouté.

Rejetant toute crise humanitaire dans le territoire palestinien où elles projettent d'étendre leur offensive militaire, les autorités israéliennes affirment que le blocus vise à contraindre le Hamas à libérer les otages toujours retenus à Gaza depuis l'attaque sans précédent perpétrée par le mouvement islamiste le 7 octobre 2023.

«Pour l'heure le moyen le plus efficace d'acheminer l'aide aux populations est de lever ces actions ou décisions qui ont été prises pour empêcher l'acheminement de l'aide», a indiqué le directeur du CICR.

Depuis des semaines, des responsables de l'ONU et d'ONG multiplient les avertissements sur la pénurie de nourriture, de médicaments et de carburant dans la bande de Gaza, où l'aide humanitaire est vitale pour les 2,4 millions d'habitants.

«Nous avons besoin d'un retour immédiat à une situation de cessez-le-feu afin d'alléger la pression», a insisté M. Krähenbühl.

«Il y a d'énormes quantités d'aide qui se trouvent aux frontières de Gaza et qui peuvent être acheminées demain, sans qu'il soit nécessaire d'attendre la mise en place d'un nouveau mécanisme», a-t-il dit, alors que l'ONU et d'autres organisations humanitaires ont rejeté le projet du gouvernement israélien de distribuer l'aide à Gaza dans des centres israéliens.

M. Krähenbühl a reconnu que «les organisations humanitaires n'ont pas le monopole» de l'aide humanitaire et souligné que «les États peuvent s'en charger».

«Mais je pense que la mesure la plus immédiate et la plus efficace est de lever les mesures empêchant l'entrée de l'aide», a-t-il ajouté.

Le Programme alimentaire mondial (PAM), un des principaux fournisseurs de nourriture dans la bande de Gaza, a annoncé le 25 avril y avoir «épuisé tous ses stocks».

«Tout le monde devrait ressentir une profonde indignation face à ce qui se passe à Gaza», a indiqué M. Krähenbühl, affirmant que ses collègues font état sur le terrain d'«une détresse absolue» de la population.

«Si c'est l'avenir de la guerre, nous devrions tous être terrifiés, et nous devrions tous être conscients que cela remet en question les fondements mêmes de notre humanité», a-t-il observé.

Israël, qui a repris son offensive à Gaza le 18 mars après une trêve de deux mois, a annoncé lundi un plan de «conquête» du territoire prévoyant un déplacement massif de sa population, ce qui a provoqué de nombreuses condamnations à travers le monde.

AFP

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