
Le ministre des Affaires étrangères et des Émigrés, Joe Raggi, a reçu, ce jeudi, l’ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro, qui lui a remis une copie des documents et cartes issus des archives françaises concernant la frontière libano-syrienne.
Cette remise s’inscrit dans le cadre d’une demande officielle du Liban et de la promesse faite par le président français Emmanuel Macron au président de la République, Joseph Aoun, lors de sa récente visite à Paris. Ces documents devraient aider Beyrouth à avancer dans le processus complexe de délimitation de sa frontière terrestre avec Damas.
Contexte historique: une frontière jamais officiellement tracée
La frontière entre le Liban et la Syrie reste, près d’un siècle après la création des deux États, partiellement non délimitée de manière officielle. C’est sous le mandat français, dans les années 1920, que les contours initiaux des deux pays ont été tracés. Mais ces limites ont souvent été définies de manière administrative plutôt que géopolitique, sans ratification bilatérale claire.
À l’époque, la France, puissance mandataire, avait redessiné la région, créant le Grand Liban en 1920, tout en maintenant une forme de porosité entre les territoires libanais et syriens. Ce flou historique continue d’alimenter des tensions et des désaccords sur plusieurs segments frontaliers, notamment dans la région du Hermel ou de la Békaa.
Actualité diplomatique: Paris relance le dossier
Ce dossier frontalier a également été au cœur de discussions entre le président français Emmanuel Macron et son homologue syrien Ahmed el-Chareh, reçu à l’Élysée mercredi dernier. Lors de cette rencontre inédite, les deux chefs d’État ont évoqué la nécessité d’avancer vers une délimitation officielle des frontières entre la Syrie et le Liban, dans un esprit de souveraineté mutuelle et de stabilité régionale.
L’initiative française vise à encourager une résolution diplomatique d’un dossier épineux qui, au-delà de la technique géographique, porte aussi de lourds enjeux politiques, économiques et sécuritaires, notamment en lien avec la gestion des réfugiés, le contrôle des trafics et les litiges fonciers.
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