Australie: Albanese promet un gouvernement «discipliné» après sa victoire électorale
Le Premier ministre australien Anthony Albanese, fraîchement réélu, s'est rendu dans une brasserie locale à Sydney le 4 mai 2025 pour partager une bière avec les membres de son parti, célébrant ainsi la victoire décisive de son parti aux élections fédérales. ©(DAVID GRAY / AFP)

Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a savouré dimanche la victoire du camp travailliste aux législatives et promis un gouvernement «discipliné» pour répondre à la crise du pouvoir d'achat et aux droits de douane américains.

Sa formation de centre gauche est en bonne voie pour obtenir une majorité de 83 sièges sur les 150 que compte la chambre basse du Parlement, d'après des résultats partiels du scrutin de samedi.

L'opposition menée par le conservateur Peter Dutton ne décrocherait que 38 sièges, quand les autres partis en auraient 12. Dix-sept autres scrutins restent incertains.

Des habitants ont applaudi le chef du gouvernement de 62 ans, au pouvoir depuis 2022, venu dimanche dans un café de Sydney sous le regard des journalistes.

«Nous serons un gouvernement discipliné et rangé», s'est engagé Anthony Albanese, après avoir servi des glaces à des journalistes.

«Nous avons reçu l'immense honneur de servir le peuple australien et nous ne prenons pas cela pour acquis, nous travaillerons dur chaque jour», a-t-il promis. Il s'est ensuite rendu dans une brasserie de Sydney connue pour servir une bière nommée d'après lui, l'Albo Pale Ale.

Parlementaire depuis 1996, d'origine modeste, il met souvent en avant un mode de vie décontracté pour parler à la classe moyenne, animant par exemple ses meetings en tant que DJ ou canette de bière à la main.

Attentes «dépassées» 

Selon des analystes, un effet «Trump» peut expliquer en partie la victoire des travaillistes, avec la mise en place de la surtaxe douanière de 10 % à l'encontre de marchandises australiennes importées aux États-Unis et les perturbations engendrées sur les marchés.

«En des temps d'instabilité, on s'attend à ce que les gens se tournent vers les candidats sortants» qui leur procurent de la «stabilité», analyse pour l'AFP Henry Maher, professeur de sciences politiques à l'université de Sydney.

Peter Dutton, ancien policier de 54 ans et vieux routier de la vie politique australienne comme son adversaire de centre gauche, a aussi été critiqué par certains lui reprochant de s'être inspiré du président américain Donald Trump, en proposant notamment de supprimer des milliers d'emplois dans la fonction publique.

En plus d'une défaite collective, M. Dutton a connu un échec personnel en perdant le siège de parlementaire qu'il occupait depuis 2001.

L'ampleur de la victoire travailliste a surpris au sein même du parti de centre gauche. «On n'a pas encore réalisé», a admis le Trésorier d'Australie Jim Chalmers, ministre responsable du budget de l'État fédéral.

«Cela a même dépassé nos attentes les plus optimistes. C'était une soirée historique (...) qui restera dans les mémoires», a-t-il déclaré au diffuseur public ABC, affirmant que les Australiens se sont prononcés en faveur de la «stabilité en ces temps d'incertitude».

« Intérêts communs » 

Anthony Albanese a promis de développer plus avant les énergies renouvelables, de procéder à des réductions d'impôts, de s'attaquer à la crise du logement et de financer davantage le système de santé.

Son adversaire Peter Dutton disait pour sa part vouloir réduire l'immigration, lutter contre la délinquance et se débarrasser d'une interdiction du nucléaire civil dans le pays.

«Nous n'avons pas fait assez bien lors de cette campagne (...) et j'en assume l'entière responsabilité», a déclaré le conservateur samedi soir face à ses partisans réunis à Brisbane, dans l'est du pays océanien.

Plusieurs capitales ont félicité le chef du gouvernement pour sa victoire électorale, à l'image de Washington, dont le secrétaire d'État Marco Rubio a dit souhaiter «défendre (les) intérêts communs» des États-Unis et de l'Australie et «promouvoir la liberté et la stabilité dans la région» et «dans le monde», selon un communiqué.

Un porte-parole de la diplomatie chinoise a pour sa part indiqué que Pékin était «prêt à travailler» avec le gouvernement travailliste.

Le Premier ministre a dit s'être entretenu avec ses homologues de Nouvelle-Zélande et de Papouasie-Nouvelle-Guinée voisines, et prévoir de discuter avec les autorités ukrainiennes, promettant de continuer à les soutenir face à l'invasion russe de leur territoire : «C'est la position de mon gouvernement. Ça l'était hier. Ça l'est toujours».

AFP

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