
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a appelé mardi la communauté internationale à faire cesser une «catastrophe humanitaire» dans la bande de Gaza, où Israël empêche l'aide internationale de parvenir.
«Des efforts internationaux concertés doivent être déployés pour empêcher cette catastrophe humanitaire d'atteindre un nouveau niveau inégalé», a-t-il exhorté dans un communiqué.
«Israël semble infliger aux Palestiniens à Gaza des conditions de vie de plus en plus incompatibles avec leur existence continue en tant que groupe à Gaza», peut-on encore lire dans ce texte.
«Les États tiers ont l'obligation claire, en vertu du droit international, de veiller à ce que de tels comportements cessent immédiatement, et ils doivent agir en conséquence», a noté M. Türk. «Ils doivent également rechercher et traduire en justice tous les auteurs de ces actes».
«Crime de guerre»
«Tout recours à la famine contre la population civile en tant que méthode de guerre constitue un crime de guerre, de même que toute forme de punition collective», a insisté Volker Türk dans son communiqué.
Israël contrôle strictement tous les flux d'aide internationale, essentielle aux 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza. Il a interrompu ces livraisons le 2 mars, quelques jours avant la rupture du cessez-le-feu qui avait considérablement réduit les hostilités après 15 mois de guerre.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a signalé que les boulangeries de la bande de Gaza avaient désormais cessé de fonctionner, la farine et le carburant étant épuisés, tandis que les stocks alimentaires restants diminuaient rapidement.
M. Türk a en outre averti qu'un projet attribué à Israël de déclarer nouvelle «zone humanitaire» le gouvernorat de Rafah, dans l'extrême sud de ce territoire palestinien, obligerait les gens à s'y rendre pour recevoir de la nourriture et d'autres aides.
«Un tel plan signifiera presque certainement que de vastes zones de Gaza et les personnes qui ne peuvent pas se déplacer facilement, notamment les personnes handicapées, les malades ou les blessés, et les femmes qui soutiennent des familles entières, seront contraintes de se retrouver sans nourriture», a-t-il mis en garde.
Frappes contre des civils
Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme a par ailleurs dénoncé la poursuite des frappes israéliennes sur des endroits dans la bande de Gaza où des civils se sont mis à l'abri.
Entre le 18 mars et le 27 avril, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dit avoir recensé 259 attaques contre des immeubles d'habitation et 99 contre des tentes sous lesquelles se trouvaient des personnes déplacées à l'intérieur de ce territoire, la plupart ayant fait des morts.
Quarante des attaques contre des tentes auraient eu lieu à Al-Mawasi, où l'armée israélienne a demandé à plusieurs reprises aux civils de chercher refuge, a-t-il relevé.
Ces frappes «reflètent la tendance observée au cours de cette escalade, à savoir des attaques qui suscitent de graves inquiétudes quant aux violations des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution», a jugé M. Türk.
«Chacun de ces incidents doit faire l'objet d'une enquête approfondie», a-t-il martelé, rappelant que «diriger intentionnellement des attaques contre des civils ne participant pas directement aux hostilités constituerait un crime de guerre».
Volker Türk a à cet égard regretté le ciblage continu de «biens civils indispensables à la survie de la population», tels que les camions-citernes transportant de l'eau et les excavatrices nécessaires au retrait des débris.
Avec AFP
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