
Le président Joseph Aoun a réaffirmé que la décision de ramasser les armes illégales est «irréversible».
Le président Joseph Aoun se rendra mercredi aux Émirats arabes unis (EAU) pour une visite officielle de deux jours, à l’invitation de cheikh Mohammad ben Zayed al-Nahyane, président des EAU et émir d'Abou Dhabi, a annoncé la présidence libanaise de la République, sur son compte X.
Durant son séjour, le chef de l’État aura des discussions avec cheikh Al-Nahyane, ainsi qu’avec de hauts responsables émiratis, selon la présidence.
Avant son départ, Joseph Aoun recevra, au palais de Baabda, le général Jasper Jeffers, qui préside le comité international de surveillance du cessez-le-feu entre Israël et le Liban. Au menu des discussions: la situation au sud du pays, les violations israéliennes du cessez-le-feu et le dossier des prisonniers libanais auprès de Tel Aviv.
À la veille de l’arrivée du général Jeffers, le président Aoun a commenté la situation au Liban-Sud devant une délégation de l’Institut du Moyen-Orient (MEI), dirigée par le général américain à la retraite Joseph Votel.
Devant ses visiteurs, il a exposé les mesures prises par l’armée pour se déployer au sud du Litani, en application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.
Il a toutefois critiqué le maintien d’une présence israélienne sur cinq collines frontalières, estimant que celles-ci «n’ont pas d’importance stratégique, mais empêchent l’armée de compléter son déploiement jusqu’à la frontière». «Israël aurait dû s’en retirer depuis le 18 février, conformément à l’accord du cessez-le-feu du 27 novembre. Mais malgré nos démarches répétées auprès des parrains de cet accord, à savoir les États-Unis et la France, rien n’a été fait», a-t-il regretté.
Il a de nouveau appelé Washington à faire pression sur Israël pour qu’il se retire de ces collines et libère les prisonniers libanais, afin que l’armée puisse exercer pleinement sa mission en coopération avec la Finul, «et étendre ainsi la souveraineté de l’État sur l’ensemble du territoire du Liban-Sud».
Pas de troubles
Le président Aoun a en outre assuré que la décision de confier exclusivement aux autorités étatiques le port d’armes est «irréversible». «Cette orientation bénéficie d’un large soutien, tant au Liban qu’auprès des pays amis et frères», a-t-il souligné, en insistant sur le fait que «le retrait des armes illégales ne provoquera pas des troubles sécuritaires». «Ce processus sera mené à travers un dialogue avec les acteurs concernés, qui sont eux aussi attachés à la stabilité, à la paix et au rôle que l’État central est censé jouer», a-t-il ajouté.
Selon lui, l’évolution de la situation dans la région favorise des solutions pacifiques, «même si leur mise en œuvre nécessite du temps pour éviter tout dérapage».
Dans le même ordre d’idées, le chef de l’État a souligné l’urgence d’un soutien accru à l’armée et aux forces de sécurité. «Les unités militaires ont besoin d’une aide rapide pour continuer à assurer leur mission de maintien de l’ordre et de la stabilité», a-t-il dit.
Selon M. Aoun, «il est dans l’intérêt des États-Unis que le Liban reste stable et sécurisé. Ils doivent l’aider à y parvenir».
«Plus possible de maintenir les réfugiés»
Le président s’est également exprimé sur le dossier des déplacés et migrants syriens. Il a réaffirmé que le Liban «n’a plus la capacité de les accueillir», estimant que la majorité d’entre eux peuvent aujourd’hui rentrer chez eux, «les circonstances politiques et sécuritaires qui pouvaient être avancées comme prétexte comme justifier leur maintien ayant largement changé».
M. Aoun a en outre insisté sur le fait que la levée des sanctions économiques imposées à Damas permettrait de relancer l’économie syrienne et de créer les conditions favorables à ce retour.
Le chef de l’État a par ailleurs réaffirmé la détermination du Liban à poursuivre les réformes économiques, financières et administratives. Il a insisté sur la lutte contre la corruption, qu’il a présentée comme «une priorité menée en collaboration avec le gouvernement et le Parlement».
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