
À partir du 14 mai à 20h30, le théâtre Le Monnot accueille Aal arbiin, une pièce écrite par Dimitri Melki et mise en scène par Shady Habr, portée par Josyane Boulos et Mireille Panossian dans un duo complice et vibrant.
Dès le 14 mai à 20h30, le théâtre Le Monnot accueille Aal arbiin, une pièce écrite par Dimitri Melki et mise en scène par Shadi Habr, portée par Josyane Boulos et Mireille Panossian. À travers une situation cocasse, Aal arbiin explore les failles cachées sous les apparences sociales. La pièce raconte la rencontre de deux femmes à l'occasion du quarantième jour du décès de leurs maris respectifs. L’église organise en même temps les messes commémoratives des familles Hraoui et Sakakini. À cause de la pandémie de Covid-19, aucun membre des deux familles n’est présent. Seules, les deux femmes se parlent et se dévoilent peu à peu, révélant ce qui se cache derrière les couches sociales et les masques imposés, notamment ceux que portent les femmes. Entre légèreté apparente et émotions profondes, Josyane Boulos et Mireille Panossian promettent une soirée de théâtre aussi drôle que touchante.
Dans le choix des actrices, Shadi Habr et Dimitri Melki n’ont pas hésité. Josyane Boulos s’est immédiatement imposée: «Nous avons d’abord choisi Josyane Boulos sans aucun doute», explique le metteur en scène. C’est ensuite en voyant l'énergie naturelle qui liait Josyane Boulos et Mireille Panossian qu’il a décidé de les faire jouer ensemble: «Leur énergie ensemble était si évidente que j’ai décidé de les faire collaborer sur scène.»
Interprétant le rôle de Marie-Louise Hraoui, Josyane Boulos a tout de suite été interpellée par la nature du texte. Ce qui l’a séduite, c’est «le mélange entre humour décalé et vérités profondes sur notre société». Elle confie que son personnage, avec «toute son excentricité», lui a offert «un terrain de jeu incroyable». Elle ajoute: «J’ai tout de suite eu envie d’explorer jusqu’où je pouvais aller dans l’exagération tout en restant juste.»
Habituée à travailler avec différents metteurs en scène, Josyane Boulos considère cette diversité comme un moteur de curiosité artistique: «Ce qui me rend curieuse, c’est justement cette diversité de visions et de sensibilités. Travailler avec différents metteurs en scène, c’est comme entrer à chaque fois dans un nouvel univers, avec ses propres codes, ses priorités, son langage.» Selon elle, certains privilégient «l’émotion brute», d’autres «le travail du corps ou du rythme», ce qui l'oblige à «s’adapter» et à «sortir de sa zone de confort». Elle précise que cette multiplicité «l'aide à affiner son instrument, à élargir sa palette» et surtout «à ne jamais tomber dans la répétition». C’est ainsi, explique-t-elle, qu’elle reste «vivante sur scène, toujours en mouvement».
Si Josyane Boulos est souvent associée à la comédie, elle affirme préférer largement ce registre. «Bien sûr, j’ai déjà interprété des scènes tristes et mes personnages ont versé des larmes sur scène, mais pour moi, faire rire le public est une bénédiction et une source d’énergie incomparable», explique-t-elle. Elle aime l'idée d'intégrer «un passage plus grave au sein d’une comédie», car cela donne «une profondeur supplémentaire au personnage» et permet de «nuancer le registre». Toutefois, elle précise que s’engager dans «une tragédie pure, du début à la fin», n’est «pas vraiment dans sa nature». «Mon énergie, ma sensibilité et mon cheminement artistique m’orientent naturellement vers le registre comique. C’est dans la joie, la dérision et l’humour que je me sens le plus vivante sur scène, et c’est ce que j’aime partager avec le public», conclut-elle.
Quant à Mireille Panossian, elle exprime son bonheur de partager la scène avec Josyane Boulos. «Partager la scène avec une actrice aussi positive, drôle, intelligente et passionnée de théâtre est un immense plaisir pour moi», dit-elle. Bien qu’il s’agisse de leur première collaboration, «une harmonie rare s’est rapidement installée entre nous», se réjouit-elle. Elle ajoute être «très ravie d’avoir la chance de jouer à ses côtés» et de vivre avec elle cette expérience théâtrale «qui, j’en suis sûre, sera exceptionnelle».
La comédie noire correspond parfaitement à l’univers de Mireille Panossian. Elle confie: «Pour moi, la comédie noire est la meilleure façon d’exprimer nos douleurs avec humour». Elle rappelle que la plupart des pièces qu’elle a «écrites et mises en scène sont satiriques et comiques». Le texte de Dimitri Melki, combiné à la mise en scène de Shady Habr et la présence de Josyane Boulos, lui donne l’impression d’être «totalement dans mon élément».
Cette nouvelle aventure scénique marque aussi une évolution dans son parcours artistique. «Cette expérience est différente», confie-t-elle. «Le personnage que j’interprète est très éloigné de ceux que j’ai joués jusqu’à présent». Elle considère ce rôle comme «un nouveau défi» qu’elle espère réussir à porter «avec justesse et professionnalisme». Animée par l’envie de retrouver son public, elle déclare: «Mon public m’attend, et j’ai hâte de le retrouver et de tout lui donner.»
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