Funérailles du pape et conclave: ce que l'on sait
Des porteurs portent le cercueil du défunt pape François à l'intérieur de la basilique Saint-Pierre, lors de son transport en procession de la chapelle Sainte-Marthe à la basilique Saint-Pierre, après le décès du pape, au Vatican, le 23 avril 2025. ©Dimitar DILKOFF / AFP)

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans d’un AVC, se dérouleront samedi matin en présence d’une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur.

Voici ce que l’on sait sur l’organisation des cérémonies, les modalités du conclave et le gouvernement du Vatican jusqu’à l’élection d’un nouveau pape.

Exposition de la dépouille du pape à Saint-Pierre

Le cercueil ouvert du pape est exposé de mercredi à vendredi à la basilique Saint-Pierre pour permettre aux fidèles de lui rendre un dernier hommage. Le défunt, embaumé et maquillé, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

Le cercueil est installé devant le maître-autel de la basilique, lui-même surmonté du monumental baldaquin en bronze du Bernin.

Pendant trois jours, le public peut défiler devant sa dépouille: mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Mis en bière lundi, le corps du pape se trouvait auparavant dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il a vécu depuis son élection en 2013 jusqu’à sa mort.

Funérailles 

Les funérailles auront lieu samedi matin place Saint-Pierre au Vatican. À l’issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à la volonté exprimée dans son testament.

Lors de cet événement planétaire pour un dernier hommage au chef spirituel des plus de 1,4 milliard de catholiques, nombre de dirigeants et têtes couronnées sont attendus, au premier rang desquels le président américain Donald Trump, et ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky. Le roi et la reine d’Espagne ainsi que le prince William seront présents.

Outre les 170 délégations étrangères, les autorités italiennes attendent au moins 200 000 personnes, nécessitant un plan de sécurité draconien (portiques, dispositif anti-drones…).

Conclave 

La date du conclave, au cours duquel les 135 cardinaux-électeurs choisiront le successeur de François, n’est pas encore connue. Mais en vertu des règles vaticanes, il devrait débuter entre le 15e et le 20e jour après son décès, soit entre le 5 et le 10 mai.

Les cardinaux se réuniront dans la Chapelle Sixtine et procéderont à quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l’après-midi.

Les bulletins des deux scrutins et les notes prises par les cardinaux sont ensuite détruits, brûlés dans un poêle par le camerlingue.

La cheminée, visible par les fidèles depuis la place Saint-Pierre, émet une fumée noire si aucun pape n’a été élu et une fumée blanche en cas d’élection, par ajout de produits chimiques.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d’autres séries de scrutins sont organisées jusqu’à l’élection effective.

Le camerlingue à la barre 

C’est le cardinal camerlingue qui gère les affaires courantes entre le décès d’un pape et l’élection de son successeur. Le cardinal américano-irlandais Kevin Farrell, un fidèle de François, occupe ce poste depuis 2019. À ce titre, il est chargé de gérer l’Église, mais avec des pouvoirs nettement réduits, essentiellement administratifs.

Tous les plus hauts responsables du « gouvernement » de l’Église, c’est-à-dire la Curie romaine, doivent se démettre de leurs fonctions à la mort du pape, seul le cardinal camerlingue restant en poste.

C’est aussi lui qui convoque les réunions de cardinaux, appelées « congrégations », et décide avec elles des modalités des funérailles et du conclave. Une première congrégation s’est réunie mardi pour décider notamment de la date des funérailles, une autre réunion est prévue mercredi en fin d’après-midi.

AVC fatal 

Le pape François a été hospitalisé le 14 février à Rome, initialement pour une bronchite qui s’est transformée dans les jours suivants en une sévère double pneumonie qui a failli l’emporter à deux reprises.

Il a quitté l’hôpital le 23 mars et devait observer une période de convalescence stricte de deux mois. Mais le pape a multiplié les apparitions publiques impromptues, semblant très affaibli dimanche lors de sa dernière apparition.

Jusqu’à l’annonce de sa mort lundi à l’aube. Selon le certificat de décès publié lundi soir, le pape a succombé à un accident vasculaire cérébral (AVC).

Par Gildas LE ROUX/AFP

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