
Les Bourses en Asie hésitent autour de l’équilibre mardi, dans des marchés sous pression après un repli de Wall Street, inquiets des tensions entre Donald Trump et le président de la Fed alors qu’ils subissent le choc de la guerre commerciale.
Nervosité des Bourses
À la Bourse de Tokyo vers 02H00 GMT, l’indice vedette Nikkei cédait 0,10 % à 34.245 points, et l’indice élargi Topix était à l’équilibre (+0,01 % à 2.529 points).
La Bourse de Séoul gagnait 0,18 %, Sydney reculait d’un petit 0,07 % et Taipei abandonnait 0,31 %. Même prudence des places chinoises : l’indice hongkongais Hang Seng perdait 0,81 %, l’indice composite de Shanghai 0,17 % et celui de Shenzhen 0,23 %.
Les échanges étaient nerveux et se cantonnaient à une fourchette étroite, dans le sillage d’un net repli lundi à Wall Street après la trêve pascale.
La Bourse new-yorkaise avait été plombée par les multiples attaques de Donald Trump contre le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed), et dans un contexte d’incertitudes persistantes concernant la guerre commerciale.
Au grand dam des investisseurs, « l’Asie s’engage dans un tourbillon géopolitique : ce ne sont pas seulement les tergiversations de la Maison Blanche vis-à-vis de la Fed qui mettent les nerfs à vif. Le véritable problème, c’est le commerce –– et l’horizon se gâte déjà sur ce terrain », prévient Stephen Innes, de SPI Asset Management.
Nouveau signe d’escalade entre Pékin et Washington : la Chine a réaffirmé mardi sa ferme opposition à tout accord d’autres pays avec les États-Unis qui la desservirait.
« C’est une étincelle diplomatique : la Chine ne restera pas les bras croisés pendant que l’équipe Trump pratique la terre brûlée, enchaînant les accords commerciaux bilatéraux pour isoler Pékin. Pour la Chine, dont 40 % de la croissance dépend du commerce, c’est un test existentiel », prévient M. Innes.
Par ailleurs, alors que le Fonds monétaire international (FMI) doit dévoiler mardi ses prévisions économiques actualisées, les investisseurs guettent les premières conséquences concrètes de la guerre commerciale.
« Cette semaine, la saison des résultats financiers commence sérieusement » et en attendant d’« évaluer l’impact de la politique douanière sur la performance des entreprises, les investisseurs semblent adopter une position attentiste », soulignent les analystes de Tokai Tokyo Intelligence.
D’autant que le renforcement du yen face à un dollar affaibli pourrait assombrir les perspectives des groupes exportateurs nippons.
Le yen se stabilise, record de l’or
Vers 02H10 GMT, la monnaie japonaise se stabilisait à 140,73 yens pour un dollar (+0,09 %), reprenant son souffle après avoir grimpé la veille à des niveaux plus vus depuis septembre.
Le yen reste considéré comme une devise sûre face à un billet vert sous pression des inquiétudes sur l’économie américaine : « Son renforcement devrait perdurer malgré l’assouplissement des perspectives de la Banque du Japon », laquelle « envisage de revoir à la baisse ses prévisions d’inflation en raison de l’appréciation du yen », notent les experts de Standard Chartered.
« La tendance reste orientée à la hausse, compte tenu de son attrait de monnaie-refuge et de la volonté des États-Unis d’obtenir un yen plus fort dans le cadre de leurs négociations commerciales » avec Tokyo, insistent-ils.
La faiblesse persistante du dollar rend plus attractifs les achats d’or, valeur refuge face aux incertitudes et négociée dans la monnaie américaine : l’or a bondi mardi à un nouveau sommet historique à 3.457 dollars l’once.
Automobile : Hino Motors fonce
Le constructeur japonais de camions Hino Motors, filiale de Toyota, a bondi de presque 10 % à la Bourse de Tokyo, après des informations du journal Nikkei –– démenties par le groupe –– évoquant un accord de fusion imminent avec Mitsubishi Fuso, filiale de l’allemand Daimler Truck, pour créer un champion des poids lourds.
Ses gains se sont rapidement modérés, mais vers 02H10 GMT, il gagnait encore 4,04 %.
Rebond du pétrole
Le marché du pétrole tentait de rebondir mardi en Asie après sa forte chute de la veille, face à la perspective d’une demande mondiale en berne due à la guerre commerciale mais aussi aux pourparlers encourageants entre les États-Unis et l’Iran.
Il était aidé par la faiblesse du dollar, qui favorise les achats d’or noir, libellés dans la monnaie américaine.
Vers 02H10 GMT, le baril de WTI américain gagnait 1,03 % à 63,73 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,86 % à 66,83 dollars.
Avec AFP
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