Al-Chareh au sommet arabe de Bagdad: une invitation qui fait débat!
Le président intérimaire syrien Ahmed al-Sharaa tient une conférence de presse conjointe avec le président turc après leur rencontre au Palais présidentiel à Ankara, le 4 février 2025. ©Ozan Kose / AFP

Des poids lourds du camp politique pro-iranien en Irak ont dénoncé dimanche une potentielle visite à Bagdad du président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, invité en mai à un sommet de la Ligue arabe.

Porté au pouvoir par une coalition de partis pro-iraniens, le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, a récemment rencontré en secret et pour la première fois M. Chareh au Qatar, avant d’annoncer l’avoir convié au sommet arabe prévu le 17 mai dans la capitale irakienne.

Cette rencontre intervient alors que, depuis l’arrivée au pouvoir en décembre en Syrie d’une alliance sunnite dominée par les islamistes, les relations entre Bagdad et Damas sont empreintes de froideur.

« Concernant toute personnalité participant au sommet arabe, il faut s’assurer que son casier judiciaire, en Irak et à l’international, est vierge de toute accusation ou de tout crime », a asséné dimanche dans un communiqué le parti chiite Daawa, dirigé par l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki.

« Le sang des Irakiens n’est pas sans valeur, pour que ceux qui l’ont fait couler soient invités à Bagdad », ajoute le texte.

Ces derniers mois, des responsables irakiens ont rappelé en privé que M. Chareh avait été affilié à Al-Qaïda par le passé, et engagé avec ce groupe jihadiste en Irak, où il a été emprisonné plusieurs années après l’invasion américaine de 2003.

Des sources sécuritaires irakiennes ont indiqué à l’AFP que M. Chareh fait l’objet d’un ancien mandat d’arrêt lié à cette période.

De son côté, le chef de l’influent groupe armé Asaïb Ahl al-Haq, Qaïs al-Khazali — lui-même visé par des sanctions américaines — a estimé samedi qu’une visite de M. Chareh serait « prématurée » : elle « pourrait avoir des répercussions si la loi devait être appliquée et qu’il était interpellé par les forces de sécurité, étant donné qu’il est visé par un mandat d’arrêt en vigueur. »

Les Brigades du Hezbollah, autre groupe armé pro-iranien influent, ont rappelé que plusieurs sommets arabes se sont tenus sans la participation de l’ex-président syrien Bachar al-Assad, évincé du pouvoir en décembre.

« Ces sommets ne s’arrêteront pas si (…) Abou Mohammad al-Jolani ne participe pas », a déclaré leur porte-parole Abou Ali al-Askari, en utilisant l’ancien nom de guerre de M. Chareh.

Avant sa chute, Bachar al-Assad bénéficiait du soutien de groupes armés irakiens pro-iraniens, déployés en Syrie durant la guerre civile qui a ravagé le pays.

Avec AFP

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