Première rencontre entre Ahmad El-Chareh et le Premier ministre irakien
Le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh. ©Ozan Kose / AFP

Le Premier ministre d'Irak a rencontré pour la première fois le président syrien par intérim au Qatar, a rapporté jeudi l'agence étatique irakienne, Bagdad entretenant des relations prudentes avec les nouvelles autorités de Damas.

L'agence officielle INA ne donne pas la date de cette « visite rapide » effectuée au Qatar par Mohamed Chia el-Soudani, qui a rencontré l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, et le président syrien par intérim, Ahmad el-Chareh.

La « rencontre tripartite » s'est tenue au Qatar « en raison des évènements (...) dans la région, en particulier de ce qui se passe en Syrie », a souligné une « source proche du gouvernement » citée par l'agence INA.

« M. Soudani a réitéré la position ferme de l'Irak, appelant à un processus politique inclusif et à la protection des communautés et de la diversité sociale et religieuse en Syrie », a précisé INA.

Une source au fait de la réunion a confirmé à l'AFP des discussions entre MM. Chareh et Soudani au Qatar avec l'émir du Qatar.

« Les discussions ont porté sur l'ouverture de la frontière, la reprise des échanges commerciaux et une invitation à la Ligue arabe », a précisé cette source sous couvert d'anonymat.

Depuis l'arrivée au pouvoir en décembre en Syrie de groupes sunnites islamistes emmenés par l'actuel président intérimaire, l'Irak, qui a été ravagé pendant des années par des violences confessionnelles, a adopté une certaine froideur vis-à-vis de Damas.

Mais tandis que Bagdad doit accueillir à la mi-mai un sommet de la Ligue arabe, M. Soudani a indiqué mercredi avoir invité M. Chareh à y participer.

Mi-mars, l'Irak avait reçu la visite du chef de la diplomatie syrienne Assaad el-Chaibani, qui s'était dit disposé à « renforcer les échanges commerciaux » entre les deux pays.

Avant d'être renversé, le président syrien Bachar el-Assad a bénéficié du soutien de groupes armés irakiens pro-iraniens déployés en Syrie durant la guerre civile qui a ravagé le pays.

Ces factions armées irakiennes et leurs partisans sur les réseaux sociaux ont une rhétorique très dure à l'encontre de M. Chareh.

En coulisse, les décideurs irakiens ne manquaient pas de rappeler ces derniers mois que M. Chareh était naguère affilié à Al-Qaïda et engagé avec ce groupe jihadiste en Irak, où il a d'ailleurs été emprisonné plusieurs années après l'invasion américaine de 2003.

 

Avec AFP

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