Pourquoi le Liban était absent du sommet de Riyad?
©Bandar AL-JALOUD / Saudi Royal Palace / AFP

L'absence du Liban au sommet de Riyad organisé par Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump ne doit pas passer inaperçue, ni rester sans réponse. Ce n’est pas un simple rendez-vous diplomatique manqué, c'est le symptôme criant de notre paralysie nationale.

Nous devons poser cette question haut et fort : pourquoi le Liban n’a-t-il pas été invité ?

La réponse réside, une fois de plus, dans la contradiction non résolue au cœur de notre État — la présence continue des armes du Hezbollah, opérant en dehors du contrôle de l’État libanais. Cette dualité sape notre souveraineté, affaiblit nos institutions et nous éloigne du consensus international et arabe sur l’avenir de la région.

Le Liban gaspille des opportunités précieuses. Ahmad el-Chareh a reçu une invitation parce qu’il a pris des positions fermes et fait des déclarations claires. Ce sommet ne se résumait pas à une simple mise en scène. Il s’agissait d’un rassemblement annonçant la formation d’un nouveau Moyen-Orient, fondé sur l’intégration économique, une recomposition politique et des visions communes de paix et de prospérité. Pendant que d’autres construisent leur place pour l’avenir, nous restons immobiles, en marge — insignifiants, sans voix, et de plus en plus isolés.

Quand Donald Trump a mentionné le Liban, ce fut uniquement pour souligner ce que nous pourrions devenir, si nous choisissions d’agir comme un État sérieux. Il a directement pointé du doigt les désastres infligés par le Hezbollah au Liban : l’effondrement économique, le pillage des richesses nationales, l’isolement international et la prise en otage de nos institutions.

Une paix durable est le fondement d’une prospérité soutenable. Mais la condition préalable, c’est une clarté nationale : Voulons-nous être un État souverain et sérieux, qui reprend en main ses décisions et s’associe au monde autour d’une vision commune de stabilité et de croissance ? Ou voulons-nous rester prisonniers d’un cycle de crises — une crise enracinée dans des décisions désastreuses prises autour de 1969 et perpétuées depuis — préférant la stagnation à la souveraineté, l’apaisement à la Constitution, le silence à l’État ?

L’avenir du Liban dépend de ce choix. Si nous n’agissons pas, d’autres façonneront la région sans nous. Et nous n’aurons à blâmer que nous-mêmes.

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