
Le 7 avril 2025, les marchés financiers mondiaux ont connu un des plus grands tremblements de terre boursiers de la décennie. Wall Street, la Bourse de Londres, Hong Kong, Tokyo... aucun marché n’a été épargné. Une chute de 10 à 15% des indices majeurs a fait basculer des milliers d’investisseurs dans le rouge. Mais est-ce le moment idéal pour acheter à bas prix ou est-ce un piège pour les imprudents?
Les marchés financiers mondiaux ont connu une reprise spectaculaire après les grandes turbulences de la pandémie de 2020-2021. Entre 2022 et début 2025, les actions ont flambé, les crypto-monnaies ont fait des vagues et le monde semblait se tourner vers des horizons plus sereins... jusqu’au 7 avril. Ce jour-là, les investisseurs ont été pris de panique, les robots de trading ont déclenché une série de ventes automatiques et le «flash crash» a emporté les cours des actions dans une chute vertigineuse.
En quelques heures, des géants comme Apple et Tesla ont perdu respectivement 8% et 12% de leur capitalisation boursière. Le Nasdaq a chuté de 10,4%, tandis que le Dow Jones plongeait de 9%. Une véritable tempête !
Une question se pose: pourquoi ce krach est-il survenu?
«La réponse est complexe, mais quelques facteurs se dégagent», explique un gestionnaire de portefeuille à Ici Beyrouth. En tête de liste: les banques centrales, en particulier la Réserve fédérale américaine (Fed), qui poursuivent la hausse de leurs taux d’intérêt pour tenter de contenir une inflation toujours tenace – 4,8% aux États-Unis, loin de l’objectif des 2%. En d’autres termes, le crédit coûte plus cher, l’argent est moins liquide et les entreprises comme les investisseurs font grise mine. «Cela a refroidi les investisseurs, habitués à des taux bas et à des rendements faciles», ajoute-t-il.
Mais la montée des taux n’est pas seule en cause. Le contexte géopolitique joue également les trouble-fêtes. La guerre commerciale entre Washington et Pékin, les sanctions économiques croisées ainsi que les incertitudes sur les marchés des matières premières alimentent une nervosité persistante sur les places boursières mondiales.
À cela s’ajoute une réalité que beaucoup redoutaient: «après des années de croissance effrénée et de valorisations parfois déconnectées, certaines entreprises technologiques ont vu leurs cours fondre comme neige au soleil». Quand le vent tourne, les investisseurs deviennent soudainement plus frileux et le choc est brutal.
Est-ce le moment d’acheter?
«Achète au son des canons et vends au son des clairons», affirmait Nathan Rothschild, investisseur mythique au flair légendaire. Une maxime qui revient comme un boomerang à chaque crise boursière et qui, en ce mois d’avril 2025, trouve une nouvelle résonance. Mais plutôt que de foncer tête baissée sur les marchés à prix cassés, il vaut mieux garder la tête froide. Car derrière chaque krach, se cachent à la fois des pièges et des opportunités.
Selon le gestionnaire de portefeuille, certains titres emblématiques, hier encore jugés inaccessibles, sont aujourd’hui proposés à des niveaux bien plus raisonnables. «Tesla, par exemple, a chuté de 12% en une seule journée, le 7 avril. Meta a perdu 10%. Pour un investisseur au long cours, au goût du risque bien aiguisé, ces niveaux peuvent paraître attractifs», souligne-t-il.
Pendant que la tech fait grise mine, certains secteurs semblent porter un imperméable face à l’averse boursière. «Le secteur des commodités (pétrole, gaz, or), mais aussi la santé, se comportent souvent mieux en temps de crise. Ce sont des valeurs défensives, capables d’offrir des rendements stables dans un environnement incertain», précise l’expert.
Certes, le Vieux Continent n’est pas épargné par les tensions géopolitiques, mais certains poids lourds européens semblent mieux résister à la tempête. «Des valeurs comme L’Oréal, SAP ou encore Nestlé peuvent offrir une alternative intéressante, surtout si la correction se poursuit», conclut-il.
Toutes les aubaines ne sont pas bonnes à saisir
Avant de vous transformer en Warren Buffett du dimanche, il faut garder un œil sur les nuages noirs qui persistent à l’horizon. Si le marché offre quelques belles ristournes, le contexte global, lui, reste encore bien volatil.
D’abord, l’incertitude géopolitique continue de jouer les trouble-fêtes. Entre tensions entre les grandes puissances, conflits régionaux et guerre commerciale sino-américaine, les marchés ont du mal à retrouver leur souffle. «Dans ces conditions, la volatilité risque de rester élevée», avertit le gestionnaire de portefeuille. Autrement dit, le yo-yo boursier n’a pas fini de faire des acrobaties.
Et puis, il y a le fameux timing. Si vous entrez maintenant, rien ne garantit que vous ne verrez pas votre portefeuille flirter avec le rouge quelques semaines de plus. Comme le rappelle l’expert: «Acheter pendant un krach peut s’avérer rentable, mais cela exige une bonne dose de sang-froid et une vision à long terme.» Patience, donc, la Bourse reste un marathon, pas un sprint.
En somme, les jours qui suivent le 7 avril 2025 ressemblent à une mer agitée. Les vagues peuvent être hautes et le vent, fort. Mais pour les investisseurs prêts à prendre un peu de risque, les marchés offrent des occasions à ne pas manquer. L’astuce ici? Investir sans précipitation et garder un œil sur les tendances à long terme.
Peut-être qu’après la tempête, les actions des grandes entreprises technologiques se stabiliseront et offriront une opportunité d’achat à prix réduit. Peut-être que l’euro va se renforcer davantage contre le dollar et redonner de l’élan à certains marchés européens. Une chose est sûre: dans un marché aussi volatil, il faut avoir le cœur bien accroché, une bonne stratégie et un peu de chance. Après tout, dans la bourse comme dans la vie, il ne faut jamais oublier que la seule certitude... c’est l’incertitude!
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