Arabie saoudite: priorité aux réformes et au désarmement
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Le royaume d’Arabie saoudite suit de près les prises de position et les évolutions au Liban concernant, d’une part, le désarmement du Hezbollah et, d’autre part, les réformes à divers niveaux. C’est dans ce cadre que s’inscrit la récente visite de l’émissaire saoudien, Yazid ben Farhane, à Beyrouth. Celui-ci a souligné l’urgence d’accélérer les démarches liées à ces deux enjeux cruciaux.

Les responsables ayant rencontré l’émissaire saoudien ont indiqué que ce dernier s’était principalement enquis de l’état d’avancement des réformes, en particulier celles exigées par le Fonds monétaire international en vue de la conclusion d’un accord. Une telle étape serait déterminante pour favoriser les investissements arabes et internationaux au Liban.

Dans ce contexte, l’émissaire saoudien a reçu de la part des responsables libanais des assurances quant à l’engagement du pays sur la voie des réformes. Ces derniers ont mis en avant plusieurs mesures en cours, telles que la levée progressive du secret bancaire, la restructuration du secteur bancaire, ainsi que la nomination d’autorités de régulation dans des domaines clés comme les télécommunications et l’électricité. Le représentant saoudien a, pour sa part, encouragé les autorités libanaises à maintenir le cap et à traduire ces engagements en actions concrètes, susceptibles d’avoir un impact réel sur la situation du pays, notamment en rétablissant l’efficacité administrative de l’État et son rôle central.

Concernant la question du désarmement du Hezbollah, le responsable saoudien a rappelé l’importance d’appliquer les engagements exprimés dans le discours d’investiture présidentielle ainsi que dans la déclaration ministérielle. Il a insisté sur la nécessité de réserver le port d’armes à l’État libanais, de lui confier exclusivement les décisions de guerre et de paix, et de prouver par des actions concrètes la volonté sérieuse des autorités de traiter ce dossier. Ce problème, considéré comme un fardeau majeur pour le Liban et sa population, a grandement affecté les relations du pays avec le monde arabe et la communauté internationale. Sa résolution est perçue comme une condition essentielle pour débloquer un ensemble de mesures dont le Liban pourrait bénéficier.

Des responsables libanais ayant rencontré l’émissaire saoudien ont souligné que le lien établi par Riyad entre les réformes, le désarmement et l’octroi d’aides est on ne peut plus clair. Ils ont affirmé qu’il était illusoire de penser pouvoir contourner cette équation, estimant qu’une telle tentative ne ferait que prolonger la crise actuelle du pays.

Les responsables ont également confirmé que les échanges avec l’Arabie saoudite se poursuivent de manière active, tout comme la coordination avec plusieurs pays arabes et partenaires internationaux. Ces derniers partagent la vision saoudienne quant à la manière d’aborder la crise libanaise, comme en témoigne l’engagement continu du groupe des Cinq, qui suit de près l’évolution de la situation au Liban et s’efforce de rétablir l’autorité et le rôle de l’État.

 

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