Saad Hariri annonce le retrait du Courant du futur des élections municipales
©Nabil Ismail

L’ancien Premier ministre Saad Hariri, chef du Courant du futur, a annoncé, mercredi, que son parti ne participera pas aux prochaines élections municipales au Liban, refusant de présenter des candidats ou de soutenir des listes, tant à Beyrouth que dans le reste du pays.

«Convaincu que les élections municipales doivent être de nature développementale et non politique, j’ai donné instruction au Courant du futur de ne pas intervenir dans ces élections, ni par des candidatures, ni par des soutiens», a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur X (anciennement Twitter).

Cette décision est particulièrement significative pour Beyrouth, où le Courant du futur – fondé par le défunt Premier ministre Rafic Hariri, père de Saad Hariri – a longtemps joué un rôle de rassembleur entre les différentes composantes politiques, sectaires et sociales de la capitale.

Hariri a critiqué le système municipal actuel, le qualifiant de «dysfonctionnel», soulignant que le véritable pouvoir exécutif revient souvent aux gouverneurs nommés plutôt qu’aux conseils municipaux élus.

«Cela rend les conseils et leurs présidents largement inefficaces», a-t-il affirmé, ajoutant que la coopération politique se désintègre souvent après les élections, conduisant à la paralysie et à l’arrêt du développement.

Il a également pointé du doigt certains anciens alliés politiques qui deviennent rapidement des adversaires après les scrutins, tout en imputant au Courant du futur les échecs institutionnels. «Ce qui est encore plus regrettable, c’est que certains partis politiques, qui comptent sur le Courant du futur comme pilier de leurs alliances électorales, sont les mêmes qui le critiquent par la suite, occultant les véritables causes d’échec au sein des conseils», a-t-il déclaré.

L’ancien Premier ministre a également mis en garde contre des tentatives visant à «dénaturer l’identité de Beyrouth» à travers des listes hybrides et un discours confessionnel, qui, selon lui, fragilisent le tissu social de la capitale.

«Nombreux sont ceux à Beyrouth qui tiennent à préserver le caractère développemental, et non politique, des élections municipales», a-t-il souligné. Il a fermement mis en garde contre toute tentative de récupération de l’héritage de son mouvement: «Toute tentative d’un parti dans la capitale de parler au nom du Courant du futur ou de s’ériger en tuteur de ses partisans ne sera pas tolérée.»

Malgré l’absence du Courant du futur, Hariri a exprimé sa confiance dans le processus démocratique. «J’ai une confiance totale dans la capacité des électeurs à choisir ce qu’il y a de mieux pour leurs villes et leurs villages à travers le Liban, et en particulier dans la capitale, Beyrouth. Je respecte leurs choix démocratiques, quels qu’ils soient, et je suis tout aussi confiant dans leur conscience nationale pour préserver la parité dans la ville.»

Cette annonce s’inscrit dans la continuité du retrait politique du Courant du futur, qui avait suspendu ses activités avant les élections législatives de 2022, marquant un désengagement plus large de la scène politique libanaise.

 

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