
L’or s’envole de nouveau jusqu’à des sommets inexplorés, mercredi, en sa qualité de valeur refuge, profitant de la chute du dollar avec le durcissement du ton de la Maison-Blanche sur les droits de douane.
« Après une brève période de plus grande stabilité sur les marchés », à la suite d’une pause partielle et temporaire des surtaxes douanières américaines et de l’exemption de la tech, de nouvelles annonces témoignent « des risques persistants d’escalade, suscitant des craintes que la guerre commerciale puisse encore s’aggraver », ont souligné les analystes de Deutsche Bank.
Le président américain, Donald Trump, a ouvert mardi une enquête sur les « effets sur la sécurité nationale » de l’importation de minerais critiques ainsi que des « produits dérivés », comme les smartphones ou les véhicules électriques, ouvrant la voie à des surtaxes.
De nouveaux droits de douane pourraient viser les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques « d’ici un ou deux mois », selon le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick. Les restrictions à l’export sur les puces pénalisent particulièrement le géant américain du secteur, Nvidia.
La Chine a, elle, suspendu toute réception d’avions fabriqués par le constructeur américain Boeing. La poste de Hong Kong a, de son côté, annoncé mercredi qu’elle suspendait les envois de colis à destination des États-Unis.
De quoi faire grimper l’or à un nouveau pic historique, mercredi, à 3 317,75 dollars l’once.
Vers 09 h 20 GMT (11 h 20 à Paris), l’once du métal jaune décollait de 2,36 %, à 3 307,08 dollars.
À l’inverse, « le dollar reste sous la pression de la guerre commerciale, qui commence à avoir des conséquences concrètes pour les entreprises américaines et alimente les craintes de récession aux États-Unis », a noté Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
Mercredi, vers 09 h 20 GMT, le billet vert chutait de 0,77 % face à la monnaie unique européenne, à 1,1370 dollar pour un euro, et perdait 0,38 % face à la livre britannique, à 1,3283 dollar pour une livre.
La devise américaine reculait également face au franc suisse et au yen japonais, considérés comme des valeurs refuges.
Ce rôle est, plus inhabituellement, aussi rempli par l’euro, qui offre une porte d’entrée vers « les obligations d’État allemandes comme alternative aux bons du Trésor américain pour les investisseurs en quête de sécurité », a remarqué Volkmar Baur, analyste de Commerzbank.
Au Royaume-Uni, l’inflation a de nouveau ralenti en mars, selon des chiffres officiels publiés mercredi, à 2,6 % sur un an, contre 2,8 % en février. Ce niveau en mars est inférieur aux anticipations des analystes interrogés par Bloomberg, qui tablaient sur 2,7 %.
« Ces données soutiennent les attentes d’une baisse des taux » de la Banque d’Angleterre « de 0,25 point de pourcentage en mai dans le cadre d’une approche progressive » de la banque centrale britannique, a indiqué Patrick Munnelly, analyste de Tickmill.
AFP
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