L'Iran affirme que « seul » le nucléaire sera discuté avec les Etats-Unis
Cette composition de photos d'archives, réalisée le 9 avril 2025, montre l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'adressant à la presse devant l'aile ouest de la Maison Blanche à Washington, le 6 mars 2025 (g), et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, lors d’un entretien avec l’AFP au consulat d’Iran à Djeddah, le 7 mars 2025. ©Mandel Ngan and Amer Hilabi / AFP

L'Iran, qui a tenu samedi de rares pourparlers avec les États-Unis, poursuivra les discussions avec Washington de façon « indirecte » et qui n'auront pour « seul » sujet que le nucléaire, a averti dimanche Téhéran.

Les deux pays, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont échangé samedi sous la médiation du sultanat d'Oman sur la question du nucléaire iranien.

À la demande de l'Iran, son chef de la diplomatie, Abbas Araghchi, n'a pas négocié en face-à-face avec l'émissaire américain du président Donald Trump, Steve Witkoff.

Mais les deux hommes se sont brièvement parlé, selon Téhéran, après des pourparlers qualifiés de « constructifs ».

Donald Trump avait appelé à des discussions directes.

« Les négociations continueront d'être indirectes et Oman continuera d'être le médiateur », a souligné dimanche le porte-parole de la diplomatie iranienne Esmaïl Baghaï.

L'Iran et les États-Unis ont convenu de poursuivre les pourparlers samedi 19 avril.

« Le seul sujet des discussions sera le nucléaire et la levée des sanctions », a ajouté le porte-parole, sans préciser où se tiendront les prochaines discussions.

En 2018, le retrait des États-Unis d'un accord international sur le nucléaire avec l'Iran avait en partie été motivé par l'absence de mesures contre son programme balistique, perçu comme une menace pour son allié israélien.

Des analystes anticipaient que ce sujet figurerait au menu des pourparlers, ainsi que le soutien de l'Iran à « l'axe de la résistance », cette alliance informelle de groupes armés qui s'opposent à Israël, dont le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza ou les rebelles Houthis au Yémen font partie.

« Tournant décisif »

Affaibli par les revers infligés par Israël à ses alliés, l'Iran cherche à obtenir la levée des sanctions qui étranglent son économie.

Les pays occidentaux, États-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.

En mars, Donald Trump a adressé une lettre à l'Iran appelant à des négociations sur le nucléaire, en vue de remplacer le précédent accord, devenu caduc depuis que Washington s'en est retiré en 2018.

Mais il a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien.

La presse iranienne a salué dimanche unanimement les pourparlers menés la veille avec les États-Unis.

Le journal réformateur Shargh qualifie ces discussions de « tournant décisif » dans les relations entre les deux pays, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979 qui avait renversé la monarchie Pahlavi soutenue par Washington.

« Espoir d'un véritable dialogue » entre Téhéran et Washington, titre en une Shargh.

Le journal Kayhan, farouche adversaire de tout compromis face aux États-Unis, regrette pour sa part que le pays n'ait pas de « plan B », alors qu'il n'existe pas, selon lui, de « perspective claire pour un accord avec Donald Trump ».

Kayhan note que la délégation américaine n'a pas demandé le « démantèlement des installations nucléaires » de l'Iran et n'a pas brandi la menace d'une « attaque militaire » en cas d'échec de la diplomatie.

Javan, autre journal conservateur, salue pour sa part le fait que les États-Unis n'ont pas demandé « d'élargir les négociations aux questions non nucléaires », dont le programme balistique.

AFP

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