
À l’occasion du cinquantième anniversaire du début de la guerre civile libanaise, le président de la République, Joseph Aoun, a prononcé un discours en libanais, signe de d’empathie envers le peuple toujours profondément marqué par les stigmates de la guerre et des crises consécutives. Il a surtout appelé les Libanais à tirer les leçons du passé pour construire un avenir de paix, fondé sur l’unité et le refus de la violence, sous l’égide de l’État.
Dans une allocution solennelle formulée en langage populaire, le chef de l’État s’est adressé «à tous les Libanais qui souffrent encore des séquelles de la guerre», évoquant les morts, les blessés et les familles sans nouvelles de leurs disparus. «Souvenons-nous de ceux qui sont morts, de ceux dont les blessures saignent encore», a-t-il déclaré. Le président a regretté que le pays ait dû passer par le feu de la guerre pour envisager des réformes. «Pourquoi n’avons-nous pas su réformer notre système sans endurer la guerre? Notre guerre, et celles initiées par des forces étrangères, se sont déroulées sur notre sol au prix de notre sang. Nous seuls en avons payé le prix», a-t-il souligné.
Appelant à un sursaut de conscience collective, M. Aoun a martelé qu’«il est temps d’apprendre de nos erreurs». Il a insisté: «Nul ne peut éliminer l’autre dans ce pays. La violence et la haine ne résolvent aucun problème au Liban.»
Rappelant l’attachement unanime des Libanais à leur patrie, le président a réaffirmé que «le salut ne peut venir que de l’État et de ses institutions».
Concernant les tensions sécuritaires dans le sud du pays, le président de la République a dénoncé une «machination pernicieuse» visant à déstabiliser le Liban. Il a insisté sur la nécessité de confier exclusivement la défense du pays à ses institutions légitimes. «Il est temps que nous affirmions tous qu’aucune force ne peut protéger le Liban si ce n’est son État, son armée et ses forces de sécurité officielles», a-t-il déclaré, en appelant à un engagement ferme dans cette voie.
M. Aoun a enfin appelé à un «engagement total» envers un projet étatique solide pour garantir l’avenir du pays. Ainsi son discours s’est-il conclu sur une note d’espoir: «Notre unité est notre arme, et notre arme, c’est notre armée – pour que chaque cinquantième anniversaire à venir soit une promesse de paix, de joie et de vie. Car nous sommes nés pour vivre, et la vie a été créée pour nous.» Le président Aoun semble avoir voulu, dans cette déclaration finale, transformer ce sombre anniversaire en point de départ vers un Liban en voie de réconciliation avec lui-même, porté par un État plus juste et plus fort.
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