
Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé jeudi avoir pris le contrôle de la ville d'Oum Kadadah, située sur la route menant à el-Facher, dernier chef-lieu du Darfour-Nord (ouest du Soudan) encore sous le contrôle de l'armée.
"Nos forces ont établi leur contrôle total sur la localité stratégique d'Oum Kadadah", a affirmé le porte-parole des FSR dans un communiqué, précisant que des "centaines" de soldats de l'armée avaient été tués.
La veille, une frappe des paramilitaires sur la ville stratégique d'el-Facher a fait au moins 12 morts et 17 blessés parmi les civils, selon l'armée.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre pour le pouvoir opposant les paramilitaires du général Mohamed Daglo à l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane.
Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 12 millions de personnes.
Jeudi, des témoins ont confirmé à l'AFP que "les FSR et leurs véhicules" circulaient à Oum Kadadah, située à moins de 200 km au sud-ouest d'el-Facher, qui, bien que contrôlée par l'armée, est assiégée par les FSR depuis mai 2024.
Dernier appui de l'armée dans la région, la ville revêt désormais un enjeu stratégique : si les FSR s'en emparent, elles contrôleront l'ensemble du Darfour et seront en position de force face à l'armée, qui tient le nord et de l'est du pays.
Les combats à el-Facher se sont intensifiés ces derniers mois, les FSR tentant de consolider leur emprise sur le Darfour.
Jusqu'à présent, les troupes du général al-Burhane et leurs milices alliées ont réussi à repousser les attaques de leurs rivaux sur el-Facher, mais les paramilitaires ont bombardé à plusieurs reprises les camps de déplacés voisins touchés par la famine.
Jeudi, une audience de la Cour internationale de Justice (CIJ) s'est ouverte à La Haye, portant sur des accusations de complicité de génocide au Darfour contre les Émirats arabes unis, accusés par Khartoum de soutenir les FSR, ce que dément Abou Dhabi.
Avec AFP
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