Washington alerte sur l’avenir de la Syrie et met en garde contre les menaces persistantes
Washington met en garde contre l’instabilité en Syrie. ©Logo de la Mission des États-Unis – site officiel

Les États-Unis ont mis en lumière les défis persistants de la transition politique en Syrie, trois mois après la chute du régime de Bachar el-Assad. Lors d’un briefing du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation au Moyen-Orient, Dorothy Shea, chargée d’affaires ad interim des États-Unis, a rappelé que le Conseil de sécurité avait exigé, le 14 mars dernier, “que les autorités intérimaires traduisent en justice les auteurs des tueries dans l’ouest du pays et qu’elles prennent les mesures nécessaires pour éviter qu’elles ne se reproduisent”. “Nous attendons que les responsables syriens appliquent les directives claires du Conseil, toutes les parties prenantes en Syrie se devant de protéger les civils, quelles que soient leur ethnie, leur religion ou leur affiliation politique”, a-t-elle insisté mardi.

Un engagement nécessaire pour un avenir inclusif

Les États-Unis ont réaffirmé leur soutien à une transition politique crédible et non sectaire, mettant en garde contre la “mauvaise voie empruntée pour l’élaboration d’une nouvelle constitution”. “Sans un comité représentatif, la Syrie restera piégée dans l’ombre sectaire du régime Assad, augmentant le risque d’une nouvelle guerre civile”, a averti Mme Shea. Elle a également souligné l’importance d’intégrer pleinement les communautés kurdes, druzes, alaouites et chrétiennes au processus politique.

Concernant la sécurité, Washington a insisté sur la nécessité de démanteler les unités militaires composées de combattants étrangers, responsables d’exactions récentes dans la région côtière. Ceux-là n’ont pas, selon elle, “leur place dans les institutions militaires ou gouvernementales syriennes”.

La menace persistante de Daech et la question des camps

L’intervention américaine a aussi mis l’accent sur la menace que représente encore le groupe Daech, notamment dans les camps de détention d’Al-Hol et de Roj (dans le nord-est de la Syrie). Mme Shea a appelé tous les pays ayant des ressortissants dans ces camps à les rapatrier afin d’éviter une nouvelle radicalisation.

Elle a également souligné l’importance d’un cadre sécuritaire unifié qui empêcherait la Syrie de devenir une menace pour ses voisins et permettrait d’éradiquer les groupes extrémistes, y compris les milices soutenues par l’Iran. “Si les 8.200 combattants de Daech actuellement détenus venaient à s’évader, nous assisterions à une résurgence de l’organisation terroriste”, a-t-elle prévenu.

Un appel à la communauté internationale

Washington a enfin salué l’engagement des autorités intérimaires syriennes avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et a exhorté à une destruction rapide des stocks d’armes chimiques hérités du régime Assad. “La Syrie se trouve à un moment charnière. Après quatorze ans de guerre civile et plus de cinquante ans d’un régime brutal, son peuple mérite un avenir stable et représentatif. La communauté internationale doit unifier ses positions pour l’aider à se reconstruire et à vivre en paix avec ses voisins”, a conclu Mme Shea.

 

 

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