Rajji: Le Hezbollah se désengage de l’accord de cessez-le-feu
Selon Youssef Rajji, le Liban plaide pour l’application de la résolution 1701, rejette toute normalisation avec Israël et appelle au retour des déplacés syriens. ©Al-Markazia

Le ministre des Affaires étrangères, Youssef Rajji, a estimé que l’accord de cessez-le-feu conclu entre Israël et le Liban, le 27 novembre dernier, était “explicite quant aux groupes autorisés à porter les armes”, à savoir exclusivement l’armée libanaise. Il a alors pointé du doigt le Hezbollah, qui, selon lui, “s’est désengagé” des clauses claires que stipule cet accord bilatéral.

M. Rajji a tenu ces propos, mercredi, à l'invitation de la Ligue maronite durant une rencontre organisée à son siège, dans le quartier de Medawar à Achrafieh. Une réunion durant laquelle il a été interrogé par le président de la Ligue maronite, l’ambassadeur Khalil Karam, sur les grandes lignes de la politique étrangère du pays.

Évoquant les efforts diplomatiques déployés par le gouvernement Salam pour mettre fin à la présence israélienne au Liban, il a réaffirmé que l’objectif du Liban “était un retour à l’accord d’armistice de 1949” (conclu avec Israël). Selon lui, la seule solution est une pression internationale, notamment de la part des États-Unis.

“Les conditions sont claires: l’application intégrale de la résolution 1701, qui a mis fin en 2006 à la guerre entre Israël et le Hezbollah, et l’arrêt des opérations militaires. Ce sont des exigences strictes rendues nécessaires par la partie qui a mené la guerre et qui a tardé à accepter l’impératif du cessez-le-feu”, a-t-il poursuivi sans toutefois nommer le Hezbollah qui a provoqué ce récent conflit avec Israël.  

Concernant les discussions autour d’une normalisation avec Israël, M. Rajji a réitéré la position “ferme du Liban contre toute forme de normalisation”. Et d’ajouter que “la partie américaine n’a pas abordé ce sujet” et que le Liban “refusait catégoriquement toute négociation politique directe avec l’État hébreu”.

“Il n’y a plus aucune raison pour que les déplacés syriens restent au Liban”

Également interrogé sur la crise des déplacés syriens, le chef de la diplomatie libanaise a insisté sur la nécessité de leur retour dans leur pays.

“Il n’y a plus aucune raison qui justifie que les déplacés syriens restent au Liban”, a-t-il fermement défendu, indiquant qu’ils sont désormais devenus “des déplacés économiques”.

“Cela est de la responsabilité du nouveau régime syrien et de la communauté internationale. J’ai porté la voix du Liban à la conférence de Bruxelles et le message a été clair”, a-t-il poursuivi.

Sur cette question, M. Rajji a annoncé que le Liban allait “revoir les accords et traités qui lui avaient été imposés sous l’ancien régime syrien”.

Le ministre a conclu en appelant à un rétablissement de l’ordre intérieur, à la mise en place d’un État de droit et à l’instauration d’une stabilité sécuritaire et judiciaire, condition essentielle pour rassurer les investisseurs.

 

 

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