
Plusieurs milliers de manifestants ont conspué mercredi à Jérusalem le Premier ministre Benjamin Netanyahou, l'accusant de dérives anti-démocratiques et de poursuivre la guerre contre le Hamas sans considération pour les 58 otages encore détenus à Gaza.
Ce rassemblement, le plus important dans la capitale depuis plusieurs mois, avait été organisé par des groupes d'opposants à la politique de M. Netanyahou, qui protestent contre sa décision annoncée de limoger le chef des services de la sécurité intérieure (Shin Bet, Ronen Bar).
Les frappes israéliennes sur Gaza ayant repris après l'annonce prévue du limogeage de M. Bar, des collectifs de familles et des proches d'otages s'étaient aussi joints à la manifestation, devant la Knesset (parlement).
"Nous espérons que tout le peuple d'Israël rejoindra le mouvement et continuera jusqu'à ce qu'on rétablisse la démocratie et qu'on libère les otages", a affirmé à l'AFP Zeev Berar, 68 ans, venu de Tel-Aviv.
"C'est toi le chef, c'est de ta faute" et "Tu as du sang sur les mains", scandaient à l'adresse de M. Netanyahou des manifestants.
D'autres arboraient des bannières avec le slogan "Nous sommes tous des otages" tandis que d'autres appelaient les États-Unis, l'allié historique de l'État hébreu, à "Sauver Israël de Netanyahou".
En donnant son feu vert à l'opération nocturne dans la bande de Gaza, les proches des otages estiment que le Premier ministre a "sacrifié" les captifs qui ont peut-être été aussi victimes des bombardements.
Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a déclenché la guerre, il reste 58 otages retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée israélienne.
Les manifestants accusent aussi Benjamin Netanyahou de profiter de la guerre contre le Hamas pour faire taire les critiques internes et concentrer le pouvoir dans les mains de l'exécutif. Un projet de réforme judiciaire, visant à rogner les prérogatives de la Cour suprême, avait provoqué début 2023 une mobilisation monstre qui avait divisé le pays.
"Ces deux dernières années ont été un cauchemar, le temps est compté pour sauver le pays et la démocratie", a dit Yael Baron, une habitante de Modiin (centre) âgée de 55 ans.
Le Premier ministre a annoncé dimanche qu'il allait révoquer le chef du Shin Bet, affirmant qu'il ne lui faisait plus "confiance" après l'échec de ses services à empêcher l'attaque sanglante du 7-Octobre. Son gouvernement a aussi débuté une procédure de destitution contre la procureure générale du pays, qui a émis des réserves sur sa politique.
Avec AFP
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