
Les frappes aériennes de l'armée israélienne mardi sur la bande de Gaza ne sont "que le début", a averti le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, niant qu'elles avaient été menées pour des "considérations politiques" intérieures.
Le Hamas "a déjà ressenti notre force ces dernières 24 heures. Et je veux vous assurer, à vous et à eux: ce n'est que le début", a affirmé M. Netanyahu dans une allocution télévisée dans la soirée.
"Désormais", les négociations sur la libération des otages encore retenus à Gaza "ne se dérouleront que sous le feu", a-t-il dit, estimant que la pression militaire était "indispensable" pour assurer leur retour.
Il répondait aux familles d'otages, qui l'ont accusé de "sacrifier" leurs proches en ordonnant ces bombardements intensifs et meurtriers.
Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a déclenché la guerre, il reste 58 otages retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée israélienne.
Cette déclaration est "de la poudre aux yeux", a réagi le Forum des familles d'otages.
"La pression militaire ne va pas les ramener, nous le savons d'expérience", a ainsi dit Yaïr Horn, libéré durant la seconde trêve entrée en vigueur le 19 janvier, lors d'un rassemblement à Tel-Aviv.
Les frappes menées dans la nuit et la matinée mardi ont fait "au moins 413 morts" selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas de Gaza.
Le Premier ministre a également assuré que le feu vert à l'opération n'était pas motivé par "des considérations politiques".
Les opposants à M. Netanyahu l'accusent de vouloir poursuivre la guerre, au mépris selon eux de la vie des otages, pour assurer sa survie politique. Il refuse jusqu'à maintenant de créer une commission d'enquête sur le 7-Octobre qui pourrait être dommageable pour son gouvernement et plusieurs de ses proches sont visés par une enquête du Shin Bet, la sécurité intérieure, soupçonnés "d'espionnage et de divulgation de secrets d'Etat".
Or il a annoncé dimanche son intention de relever de son poste le patron du Shin Bet, Ronen Bar, affirmant ne plus lui accorder sa confiance.
La procureure de l'Etat qui est également conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, a informé le Premier ministre que sa décision ne pouvait pas être prise par lui dans les circonstances actuelles sans "suivre les règles fixées par le gouvernement sur ce sujet".
Par ailleurs, plusieurs milliers de personnes ont manifesté mardi soir à Tel-Aviv contre la révocation annoncée de M. Bar, appelant à la démission du chef de l'exécutif.
L'ancien chef du Mossad (services du renseignement extérieur), Tamir Pardo, a affirmé à la tribune que c'était "un danger clair et immédiat pour la sécurité d'Israël".
"Je suis venue ce soir car je suis une citoyenne très, très inquiète et que je pense qu'une ligne rouge a été franchie", a déclaré à l'AFP l'actrice Idit Teperson.
"J'aurai voulu voir au moins un million et demi, deux millions de personnes dans la rue pour montrer au gouvernement qu'il est temps qu'il s'en aille", a ajouté la comédienne.
AFP
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