
Les églises syriennes ont condamné samedi les "massacres de civils innocents", après que des centaines de personnes ont été tuées en trois jours dans le bastion de la minorité musulmane alaouite en Syrie, selon une ONG.
La côte syrienne, dans l'ouest du pays, fief de la communauté alaouite dont est issu le président déchu Bachar al-Assad, abrite également des minorités chrétiennes et ismaéliennes, dans un pays où la majorité des habitants sont musulmans sunnites.
Des violences y ont éclaté jeudi après plusieurs jours de tensions dans la région de Lattaquié, les premières de cette ampleur depuis la prise de pouvoir le 8 décembre en Syrie d'une coalition rebelle emmenée par le groupe islamiste radical sunnite Hayat Tahrir al-Cham, HTC.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a recensé plus de 500 civils alaouites tués dans l'ouest du pays, faisant état d'"exécutions sur des bases confessionnelles ou régionales".
"Ces derniers jours, la Syrie a connu une dangereuse escalade de violence, de brutalité et de meurtres, entraînant des attaques contre des civils innocents, y compris des femmes et des enfants", ont déclaré dans un communiqué conjoint les patriarches des églises chrétiennes orthodoxes, melkite catholique et syriaques orthodoxes.
Ils ont condamné "fermement tout acte menaçant la paix civile", ainsi que "les massacres ciblant des civils innocents", appelant "à une fin immédiate de ces actes horribles".
Vendredi, l’administration autonome kurde qui contrôle une grande partie du nord-est syrien, a appelé "toutes les forces politiques impliquées à s’engager dans un dialogue national" pour "une solution politique globale".
De son côté, l'influent chef religieux druze cheikh Hikmat al-Hajri a également appelé à mettre fin immédiatement aux violences perpétuées sous des "slogans sectaires".
Depuis son arrivée au pouvoir, le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh s'efforce de rassurer les minorités et a appelé ses forces à faire preuve de retenue et à éviter toute dérive confessionnelle, mais cette ligne n’est pas nécessairement partagée par l'ensemble des factions qui opèrent sous son commandement, selon des analystes.
Avec AFP
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